Société
Art de vivre

Martine Francke, l’authentique

le jeudi 04 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 04 mai 2017

Martine Francke est de ces artistes qui se réinventent constamment. Aucun casting défini ne lui colle à la peau. Elle brille autant dans un théâtre d’été que dans un drame. Son amour du jeu transcende.

«Nous avons un métier tellement plaisant. Je pense à notre belle Janine Sutto, qui jouait Symphorien et Shakespeare, avec la même fougue, se remémore-t-elle tendrement. Je n’ai pas de jugement, je vais vers des projets qui m’allument. Plus ça va, plus j’ai envie d’être dans la nouveauté.»

C’est à Montréal-Nord que l’actrice a fait ses premiers contacts avec l’art. «J’ai rencontré plein de gens inspirants. Mon groupe avait gagné le concours de talent de l’arrondissement. Au secondaire, j’écrivais des poèmes, je faisais de la danse. On était intéressé par ton effervescence personnelle, à te propulser. J’étais ravie, cela m’a amené à me découvrir et à explorer les possibilités.»

1001 facettes

L’industrie a été bouleversée par sa performance dans le film indépendant Antoine et Marie, où elle incarne une victime de la drogue du viol. L’actrice a travaillé durant un an sur le personnage, en rencontrant des femmes qui ont vécu ce drame et en s’informant que le choc post-traumatique. C’est ça Martine Francke, une exigence pour la justesse, pour le dépassement dans la proposition.

Après la femme rigide de Fatale-Station, le public pourra la voir ce printemps dans la websérie Terreur 404, réalisée par Sébastien Diaz. «Je me regardais et je me faisais peur, dit-elle en riant. Au Québec, on explore peu l’horreur et c’est vachement bien fait. Je joue une crackpot, je me suis beaucoup amusée.»

L’actrice est une optimiste. Sa façon de contrer l’insécurité du métier passe par la création. C’est dans une période creuse qu’elle avait créé son spectacle sur Prévert. «Je me fais un devoir de voir des pièces, des concerts, d’écrire, de suivre des cours de chant… Comme artiste, on doit demeurer actif et inspiré.»

Martine Francke remontera sur les planches cet été pour jouer une hôtesse de l’air française dans Boeing Boeing, mis en scène par André Robitaille, son complice des 30 dernières années. À la rentrée, elle reviendra au petit écran dans Marche à l’ombre 3 et Mémoires vives.

Questions en rafale

Que représente Montréal-Nord pour vous?

J’y suis née, j’y ai vécu mon enfance et mon adolescence, remplie de beaux souvenirs. J’y étais très heureuse. Je vivais dans un petit quartier très familial, les gens faisaient des jardins et se passaient des tomates de bord en bord de la clôture. Une belle communauté, ma mère y vit toujours.

Votre lieu préféré?

Au bord de la rivière, sur l’Avenue Salk, il y a un minuscule parc avec des bancs en face de l’eau. J’y retourne, ça m’émeut tout le temps ce coin sobre. Un petit paradis pour se ressourcer!

Une solution aux problématiques sociales?

Je suis convaincue que la culture peut aider les gens à s’intégrer, à se retrouver, à s’évader. C’est une forme d’expression à ne pas négliger.

Si vous n’aviez pas été actrice?

Ouf difficile de choisir, probablement en lien avec le bien-être, massothérapeute, prof de yoga ou en restauration.

Le secret de 30 ans de vie commune?

Il y a des hauts et des bas, mais au fil du temps, j’aime mon chum encore plus qu’avant! On a développé une relation plus fine. Il y a beaucoup d’amour, d’écoute et de patience. Nous sommes amoureux de la famille avant tout (David 22 ans, Lili 13 ans). Nous avons des gens de cœur autour de nous, c’est précieux.