Massothérapie? Prostitution, croit la police

Un «centre de massothérapie chinoise» continue ses opérations dans un complexe commercial de Longueuil, même si son ancienne propriétaire fait face à des accusations de proxénétisme.
Xue Hui Jiang, 42 ans, est accusée d'avoir tenu une maison de débauche à partir de son centre de massothérapie situé au 1750, boul. Marie-Victorin, et d'avoir vécu des fruits de la prostitution, en juillet et août 2013. Elle aurait aussi incité quelqu'un à se prostituer.
Son coaccusé, Hin Kow Tsang, 64 ans, a déjà plaidé coupable au premier de ces trois chefs d'accusation. N'ayant pas d'antécédents criminels, il a reçu une absolution inconditionnelle et devra faire un don de 2000$ à un organisme d'aide aux victimes d'actes criminels.
Infiltration policière
Selon les faits relatés par le procureur de la Couronne, Me Jean-Pierre Gagnon, les accusations découlent d'une information citoyenne envoyée au Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL). Une personne aurait vu des femmes nues à travers les fenêtres du centre de massothérapie.
Une enquêtrice du SPAL s'est présentée à Tsang en disant qu'elle voulait être masseuse érotique. Celui-ci aurait arrangé un rendez-vous avec Jiang. Le rendez-vous s'est soldé par l'arrestation des deux individus.
Selon l'avocat de Tsang, Me Yves Tétrault, le centre de massothérapie encaissait le tarif de base facturé au client, mais les masseuses gardaient l'entièreté des «extras», c'est-à-dire des montants payés pour des services sexuels.
Depuis, les fenêtres du centre ont été recouvertes de papier brun.
La prostitution continue
Jiang a vendu son entreprise à un certain Wi Wu en octobre 2013. Le Courrier du Sud a téléphoné au centre de massothérapie pour savoir s'il était toujours possible d'obtenir des «extras».
«Ça dépend de ce que les filles acceptent de faire», nous a-t-on simplement répondu, avant de proposer une date de rendez-vous.
Un journaliste s'est ensuite rendu sur place pour obtenir plus d'informations. M. Wu y était. Lorsqu'on lui a demandé si son centre offrait des services sexuels, il a encore dit qu'il fallait le demander aux masseuses.
La Ville suit le dossier
Appelé à expliquer pourquoi le centre de «massothérapie chinoise» n'a pas été fermé après l'arrestation de Jiang, le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) affirme avoir peu de pouvoirs en cette matière, nous référant plutôt à la Ville de Longueuil.
Le journal a demandé à la Ville si elle était au courant du problème de prostitution à cet endroit et si elle comptait fermer le centre. On nous a répondu que les autorités suivaient le dossier.
«La Ville peut intervenir lorsque les activités pratiquées dans un établissement ne correspondent pas à l'usage pour lequel un permis a été délivré. La Ville suivra ce dossier de près, de concert avec le SPAL», affirme l'agent d'information Maxime Dorais.
Au moment de mettre sous presse, le centre était toujours en opération.
Avec la collaboration de Francis Dugas.