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Maturin : À la ferme, comme au marché

le vendredi 12 avril 2024
Modifié à 14 h 46 min le 12 avril 2024
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Maturin, comme est à ferme est au Marché public depuis six mois. (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Malgré des locaux vides et les difficultés qu’a connues le Marché public de Longueuil, Jonathan Bélanger n’était aucunement inquiet d’y établir Maturin, comme à la ferme. Fort du succès que connaît son entreprise depuis sa création, le co-fondateur est convaincu que son modèle d’affaires y est grandement pour quelque chose.

«On vient ici comme une entreprise de commerce en ligne. Avant, on était dans un entrepôt du boulevard Roland-Therrien, et les gens venaient, relate M. Bélanger, baigné dans la lumière du marché public. Ici, on rajoute des produits, on crée des événements, des dégustations.»

Citant le succès des restaurants qui attirent toujours la clientèle et des maraîchers qui installent leurs kiosques à l’extérieur l’été, il croit que d’intégrer le marché public comme simple commerce de détail serait plus ardu.

«Il faut que les gens comprennent qu’ils travaillent avec les artisans. L’idée n’est pas de recréer le Marché des Promenades Saint-Bruno. Ici, tu rencontres les artisans, dans un endroit ouvert au public», illustre celui qui a opté pour le Marché public parce qu’il était «beau, pratique, pas plus cher qu’ailleurs et bien situé, avec les axes routiers.»

Jonathan Bélanger (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

450 fermes familiales

Maturin, comme à la ferme est un regroupement de 450 fermes familiales et de transformateurs à savoir-faire artisanal.
Les clients peuvent se créer en ligne un panier de divers produits venant de diverses régions du Québec, pour le recevoir à la maison ou aller le chercher en boutique ou en point de cueillette. 

Chez les producteurs qui veulent que leurs produits intègrent le réseau Maturin, le caractère «local» ne suffit pas. «On ne peut pas aider tout le monde. On travaille avec les plus petits. Si tes produits sont aussi à vendre au IGA, quel est mon avantage?» fait valoir M. Bélanger.

C’est pourquoi Maturin mise uniquement sur les fermes familiales et de transformateurs à savoir-faire artisanal.
Toutes les livraisons partent de Longueuil. Des produits frais sont déjà entreposés, mais les aliments plus fragiles, appelés les «juste à temps», comme les micropousses ou les baguettes de pain, sont reçus à la dernière minute.
Durant la visite, M. Bélanger montre des paquets de fraises «cueillies le matin même» en serre. 

Les laitues sont parmi les produits «juste à temps». (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Au-delà des fruits et légumes, des réfrigérateurs et congélateurs débordent de viandes, fruits de mer et plats préparés de toutes sortes, qui s’ajoutent aux étagères de produits secs.

(Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Gagner sa vie

Maturin est né à un tournant dans la vie de Jonathan Bélanger et sa conjointe, Claudia Bernard.

«En 2018, on avait l’impression de perdre notre vie à tenter de la gagner», illustre-t-il.

Lui avec un bagage professionnel en commerce électronique et marketing – et fermier dans une autre vie –, elle webdesigner, ils décident de s’acheter une ferme.

Pour accroître leurs revenus, ils se sont bâti un site web transactionnel. Mais rapidement, l’idée du regroupement de plusieurs producteurs est venue, alors que les ventes n’étaient pas au rendez-vous.

«Comme producteur, il faudrait être fou pour complètement tout intégrer, créer son propre site web, assurer la propre livraison», détaille-t-il.

Comme consommateur, lui-même et sa conjointe étaient aussi friands de marchés publics et autres événements gourmands, où ils découvraient de nouveaux produits. Mais pour se les procurer ensuite, parcourir chacun des sites web demandent beaucoup de temps.

Maturin peut maintenant compter sur un important collaborateur, Colabor, distributeur alimentaire.  

«On garde l’intérêt»

Lorsque la Ville de Longueuil cherchait un nouveau gestionnaire au Marché public, Jonathan Bélanger avait levé la main et remporté l’appel d’intérêt. 

Les négociations et le processus d’achat s’étaient avérés longs et complexes, pour finalement ne pas se concrétiser. 
Malgré tout, «on garde l’intérêt», dit Jonathan Bélanger trois ans plus tard.