Culture
Mehdi Bousaidan: rendre des sujets tabous plus sexys
le samedi 19 janvier 2019
Modifié à 8 h 00 min le 19 janvier 2019

En plus d’être impliqué dans divers projets télévisés, voilà que Mehdi Bousaidan entame un projet solo; son tout premier one man show. Avec Demain, l’humoriste se penche sur des questions d’actualité tout en gardant le cap sur sa mission première: faire rire.
À l’inverse d’autres humoristes, Mehdi Bousaidan aime aborder des sujets qui semblent intouchables, comme l’évolution de la place de la femme dans la société, les conflits au Moyen-Orient ou le trafic d’armes à travers le monde. L’Algérien d’origine teinte d’ailleurs ses numéros d’anecdotes sur sa vie.
«J’essaie de rendre des sujets tabous un peu plus sexys, explique-t-il. Je veux que ce soit agréable d’avoir des discussions là-dessus, qu’on ne fasse pas juste en parler en disant “ça va pas bien”. C’est de comprendre c’est quoi le problème et comment apporter des solutions.»
«Si on continue comme ça, où est-ce qu’on s’en va demain?» dit-il pour expliquer le titre du spectacle.
Une dose d’improvisation
À la base, Mehdi Bousaidan est un grand improvisateur; il faisait partie de l’équipe du Québec qui a été couronnée championne du Mondial d’improvisation en 2013, en Belgique. Son public peut donc s’attendre à ce que ce talent se manifeste pendant ses spectacles.
«Ce que j’aime beaucoup quand je vais voir un spectacle, c’est d’avoir l’impression qu’il est différent ce soir-là, unique», note-t-il.
«Ça se peut que je change de cap à la moitié parce que je parle avec quelqu’un dans la foule, poursuit-il. Si cette personne-là me parle de tomates, ça se peut que je fasse un numéro sur les tomates.»
Un bon stress
Mehdi Bousaidan n’en est pas à ses premiers spectacles sur scène. Souvenons-nous qu’il avait jumelé son talent à celui de Julien Lacroix dans le cadre d’une tournée en 2017. Il admet tout de même ressentir un petit trac à l’approche de sa première médiatique, qui aura lieu en avril.
«C’est un bon stress, le genre qui va te motiver encore plus fort et qui va te pousser à livrer un produit de bonne qualité», précise-t-il.
«J’ai confiance, mais on ne sait jamais… Ça se peut qu’il y ait un projecteur qui éclate et qui me tombe sur la tête», lance-t-il en riant.
L’humoriste a atteint un point dans sa carrière où il a le «luxe de choisir» sur quoi il travaille. Il s’étonne lui-même de se lancer dans certains projets qui lui auraient «fait peur» quand il était jeune.
«Quand j’étais au cégep, remettre un travail de français ou faire un oral, c’était la chose la plus difficile au monde pour moi. Je stressais. Maintenant, je fais des spectacles de 2 heures devant 2000 personnes. Je suis content de mon évolution.»
L’exemple des jeunes
Mehdi Bousaidan avait 5 ans quand il est arrivé au Québec. Depuis qu’il a reçu son diplôme de l’École nationale de l’humour en 2013, il a su se tailler une place de choix dans l’univers télévisuel québécois.
«Je suis chanceux de faire le travail que je fais parce que c’est le travail que j’aime, mais pour moi, ça reste que mon travail n’est pas plus exceptionnel que celui d’un autre, indique-t-il. Je suis content, c’est sûr, mais on dirait que c’est dans l’œil des autres que c’est exceptionnel. Pour moi, c’est un job. C’est l’fun.»
Il lui arrive souvent de recevoir des messages de jeunes, dont certains d’autres origines ethniques, qui lui demandent conseil.
«Ça me touche tout le temps et ça me fait vraiment plaisir de pouvoir être un exemple», dit-il.
«Je fais beaucoup d’ateliers pour des jeunes. J’ai coaché en impro aussi. Dès que j’ai l’occasion de travailler avec des jeunes, je le fais. Des fois, pour les adultes, ce n’est pas grand-chose, mais pour le jeune ça peut changer sa vie. C’est fou, l’impact qu’on peut avoir.»