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Menace de fermeture de centres de tri: la collecte de l’agglomération de Longueuil pourrait être affectée

le vendredi 24 janvier 2020
Modifié à 15 h 38 min le 24 janvier 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La menace de fermeture de quatre centres de tri du groupe TIRU pourrait mettre en péril la collecte de recyclage dans l’agglomération de Longueuil qui, depuis la fermeture du centre de tri de Saint-Hubert, achemine ses matières dans deux de ces installations. La mairesse Sylvie Parent assure que Longueuil «participe activement à l’analyse de toutes les solutions» pour éviter que les bacs bleus de près de 170 000 foyers «restent au chemin». La fermeture du centre de tri de Saint-Hubert en novembre a forcé le gestionnaire Papier MD à rediriger les matières vers d’autres installations. Actuellement, elles sont reçues et traitées dans les centres de Saint-Michel et Châteauguay du groupe TIRU (des mêmes propriétaires que Papier MD). Groupe TIRU réclame une aide financière à la Ville de Montréal afin de survivre à la crise mondiale du recyclage qui affecte durement le Québec depuis 2018. Sans un nouveau soutien financier, il pourrait mettre fin aux opérations de quatre centres de tri dès le 29 janvier. La mairesse de Montréal Valérie Plante a clairement signifié qu’une telle aide financière n’était pas une option puisque Montréal avait fourni un soutien de 29 M$ en 2018. À Longueuil, une opération similaire s’était aussi imposée avec Papier MD en septembre 2018. Les contrats avaient été modifiés, se traduisant par une compensation financière de l’ordre de 4,2 M$, à laquelle s’appliquait une redevance de 3,6 M$ de Recyc-Québec. «Si TIRU confirme ses intentions, ce sont les bacs bleus de près de 170 000 foyers qui resteront au chemin, s’est inquiétée la mairesse Sylvie Parent à la séance du conseil d’agglomération du 23 janvier. C’est le service de collecte de l’arr. du Vieux-Longueuil, desservi par une autre filiale de cette multinationale, qui est à risque dès mercredi matin. C’est toute la chaine du recyclage qui va débarquer.» Pour le moment, le service de collecte est maintenu et la population sera informée des développements au dossier, a assuré Mme Parent. Le directeur général de la Ville a pris part aux rencontres impliquant les intervenants du monde municipal et de Recyc-Québec afin de dénouer l’impasse. «Longueuil participe activement à l'analyse de toutes les solutions possibles à court, moyen et long terme», indique Mme Parent. La mairesse s’était entretenue quelques heures plus tôt avec le ministre de l’Environnement Benoît Charrette. «J’ai voulu qu’il m’entende lui décrire la situation telle que nous la vivons ici dans l’agglomération. Je lui ai rappelé que son gouvernement doit prendre rapidement les actions qui s’imposent pour résoudre la problématique du recyclage qui dure depuis plusieurs années.» Elle soutient que les maires de l’agglomération prennent la situation «très au sérieux». Depuis que la Chine a fermé ses portes à l’importation de papier recyclé en 2018, les centres de tri peinent à se départir des matières traitées, de trop faible qualité. Récemment, l’Inde a aussi restreint ses importations de matières recyclables.