Opinion

Menaces contre les élus : le DPCP a trop attendu

le mardi 27 septembre 2022
Modifié à 15 h 15 min le 23 septembre 2022
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Photo gracieuseté

Durant ma longue carrière, je n’ai jamais abordé la politique de façon partisane et je ne me suis jamais positionné en faveur d’un parti ou d’un autre. Je ne prétends pas avoir l’expertise d’analyser la politique. J’ai cependant souvent dénoncé des situations qui concernaient des ministères, dont celui de la Sécurité publique, par exemple. 


À moins d’une semaine des élections, j’aimerais me pencher sur les violences verbales envers les candidats depuis le début de la campagne. Que ce soit l’histoire du député de Marquette, Enrico Ciccone, dont le bureau a été vandalisé et cambriolé après qu’il ait reçu des menaces, ou celle de la députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, qui a été menacée de mort, à huit mois de grossesse, les cas se multiplient. Un homme ayant proféré des menaces de mort au premier ministre François Legault et à la ministre Geneviève Guilbault fait également face à la justice. Au moment de publier, sa sentence n’était pas encore connue, mais il pourrait écoper d’un an de prison.


À mon avis, cette problématique explique en partie pourquoi il est de plus en plus difficile pour les partis politiques de recevoir des candidatures valables. Il y a bien celles d’ex-journalistes, comme Martine Biron ou Bernard Drainville, mais peu de candidats vedettes se sont présentés cette année. De son côté, le Parti libéral du Québec a peiné à recruter ses 125 candidats pour assurer une présence dans chaque circonscription.


Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a lancé une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux il y a plus d’une semaine pour décourager les internautes qui auraient envie de menacer en ligne un politicien. Pourquoi cette initiative n’a-t-elle pas été réalisée dès le début de la campagne? Et pourquoi pas aussi dans les médias traditionnels, pour rejoindre le plus de gens possible? 


Les citoyens ne le savent peut-être pas, mais les conséquences sont très graves, comme l’explique le DPCP dans son message. Un casier judiciaire, une probation ou même la prison peuvent les attendre. Ils pensent ne pas laisser de traces en ligne, mais c’est le cas.


Le manque de respect de ces individus doit être condamné. Ce n’est toutefois pas à deux semaines de la fin de la campagne électorale que cet avertissement aurait dû être lancé.

10-4! 

(Propos recueillis par Gravité Média)