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VIDÉO - Meurtre de Sharron Prior : une résolution «en quelque sorte» réconfortante

le mardi 23 mai 2023
Modifié à 17 h 44 min le 23 mai 2023
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Moreen et Doreen, les soeurs de Sharron Prior, ont livré un touchant témoignage. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

C’est dans une salle de conférence remplie à craquer, le 23 mai, que le Service de police de l’agglomération de Longueuil a confirmé l’identité du meurtrier de Sharron Prior, 48 ans plus tard. Parmi la foule, la maman de Sharron, Yvonne Prior, et les sœurs de la victime, Moreen et Doreen, étaient à la fois satisfaites du dénouement et peinées par cet événement tragique.

«La résolution du meurtre de Sharron ne la ramènera jamais, mais de savoir que le tueur n’est plus sur Terre aujourd’hui et ne peut plus tuer nous permet en quelque sorte de fermer ce chapitre de nos vies», ont exprimé Moreen et Doreen.

Ces dernières ont également rendu hommage à toutes les personnes impliquées de près et de loin dans la résolution du meurtre.

 

 

 

 

Elles ont aussi rappelé que leur grande sœur est toujours présente en elles.

«Sharron, nous te remercions d’être notre fille, notre grande sœur. Nous serons toujours celles qui étaient assises à regarder par la fenêtre lors de cette fin de semaine de Pâques, espérant te voir revenir à la maison. Tu n’es peut-être jamais revenue, mais tu n’as jamais quitté nos cœurs et tu ne le feras jamais», ont-elles exprimé en retenant leurs larmes.

Pour sa part, leur mère a préféré ne pas prendre la parole.

 

La famille Prior, lors de la conférence de presse sur la résolution du meurtre de Sharron. (Photo : Le Courrier du Sud - Michel Hersir)

 

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Percée scientifique

Le SPAL a pu confirmer l’identité du meurtrier avec la collaboration du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal (LSJML). C’est une percée scientifique dans le domaine de la généalogie génétique qui a permis d’établir un lien entre l’ADN prélevé sur une pièce à conviction et celui de la famille Romine, de la Virginie-Occidentale.

Les enquêteurs du SPAL ont alors découvert qu’un membre de cette famille, Franklin Romine, habitait à Montréal au moment du meurtre. Si ce dernier est décédé en 1982 et a été enterré aux États-Unis, les enquêteurs et une biologiste du LSJML ont pu exhumer son corps et prélever de l’ADN sur sa dépouille.

En le comparant avec celui retrouvé 48 ans plus tôt sur la scène du crime, le SPAL a pu confirmer que Franklin Romine était l’auteur du meurtre de Sharron Prior.

 

Sharron Prior avait 16 ans lorsqu'elle a été retrouvée sans vie à Longueuil. (Photo : Gracieuseté)

 

100% responsable

«Aujourd’hui, nous pouvons confirmer avec les résultats d’expertise biologique obtenus que Franklin Romine est à 100% responsable de la mort de Sharron Prior», a déclaré l’inspecteur-chef à la division des enquêtes criminelles du SPAL, Pierre Duquette.

Ainsi, presqu’un demi-siècle après le 29 mars 1975, jour de l’enlèvement et du meurtre de celle qui avait 16 ans à l’époque, le dossier est clos. Et puisque Franklin Romine est décédé depuis plusieurs années, la confirmation de son identité ne mènera à aucune accusation devant les tribunaux canadiens.

«J’aimerais souligner la détermination et le courage d’Yvonne Prior, une maman qui n’a jamais perdu espoir, qui nous a fait confiance et qui a toujours cru au fond d’elle-même qu’on allait identifier le meurtrier, qui s’est battue pendant 48 ans pour que jamais on n’oublie sa fille», a affirmé M. Duquette.