Meurtres, fusillades : la violence par armes à feu a quadruplé depuis 2019
Le directeur du SPAL Patrick Bélanger (au centre) en compagnie de ses deux directeurs-adjoints, Jean-François Lapolice (enquêtes criminelles, à sa droite), et Sylvain Stringer (gendarmerie). (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Pour une seconde année consécutive, les crimes contre la personne sont en diminution dans l’agglomération de Longueuil en 2024. Cette diminution touche presque l’ensemble des principales infractions criminelles. Toutefois, la violence par arme à feu a atteint un nouveau sommet avec 15 événements de fusillade, ce qui est près de quatre fois plus qu’en 2019, révèle le Rapport des activités 2024 du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL).
Au même titre que l’an dernier, quatre personnes ont perdu la vie dans l’agglomération de Longueuil en 2024 et quatre autres ont été victimes d’une tentative de meurtre. Parmi ces événements, quatre sont reliés au contexte des violences armées, incluant deux décès, et trois ont été commis en contexte conjugal, incluant un décès dans une maison de retraite.
«Nous avons un statuquo cette année concernant les homicides. Nous en avons 4 cette année comparativement à 4 également en 2023. Toutefois, en date du 1er avril 2025, on compte déjà 5 homicides sur le territoire de l’agglomération de Longueuil», signale le directeur du SPAL Patrick Bélanger.
Fusillades
En 2024, Longueuil a enregistré 15 fusillades, un sommet sans précédent. Il s’agit de près de quatre fois plus d’incidents qu’en 2019. Selon le SPAL, 14 de ces événements sont liés directement au crime organisé ou à des individus connus du milieu policier.
À travers ces événements, 259 armes à feu ont été saisies, dont 138 armes à feu véritables, ce qui représente une diminution de 24 % comparativement à 2023.
«Nous saisissons de façon régulière des armes de type Air Gun et Air Soft qui ressemblent à s’y méprendre à de véritables armes, précise le directeur. Ce sont des armes qui sont souvent utilisées pour la commission de crimes et c’est pourquoi elles sont saisies.»
Rapport dee activités 2024 du Service de police de l'agglomération de Longueuil
Il rappelle que dans le feu de l’action, un policier est incapable d’identifier si un suspect est en possession d’une véritable arme à feu ou d’une imitation et qu’il se doit d’intervenir.
Projet SOPRANO
Face à la recrudescence des actes violents dans certains secteurs, notamment autour de la rue Louise, du chemin de Chambly et dans les arrondissements de Saint-Hubert et du Vieux-Longueuil, le SPAL a déployé au printemps dernier le projet SOPRANO, un plan d’action multisectoriel (enquêtes, escouades spécialisées, etc.) afin de freiner l’escalade de violence dans les lieux associés au trafic et à la consommation de stupéfiants.
«SOPRANO, c’est cinq à six mois d’enquête et une pression intense mise sur le crime organisé. C’est un message clair qu’on voulait envoyer aux différents groupes criminels», souligne Jean-François Lapolice, directeur-adjoint du SPAL.
L’opération a mené à l’arrestation de 122 individus et la saisie de 16 armes, dont 5 armes à feu.
Une forte visibilité policière semble avoir ramené le calme dans ce secteur. «Trois mois se sont effectivement écoulés avant qu’une nouvelle décharge d’arme à feu ne soit signalée», indique le directeur-adjoint.
Brigade d’intervention multidisciplinaire
Le chef Bélanger souligne le travail de la Brigade d’intervention multidisciplinaire (BIM) pour contrer la présence du crime organisé sur le territoire. Quelque 425 établissements licenciés ont reçu la visite de la BIM en 2024. L’équipe BIM a produit 66 arrestations en plus d’émettre 372 constats d’infraction.