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Ne pas sous-estimer la menace des mauvais traitements psychologiques

le mercredi 15 juin 2016
Modifié à 0 h 00 min le 15 juin 2016

BILAN. La Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Montérégie a présenté mardi son 13e bilan annuel, ayant pour thème les mauvais traitements psychologiques. En 2015-2016, pas moins de 12 990 signalements ont été enregistrés et près de 5000 ont été retenus.

Malgré une légère augmentation des signalements en Montérégie, c'est l'enjeu des mauvais traitements psychologique qui retient l'attention de la DPJ cette année. Parmi les 4950 signalements retenus, 892 ont été faits pour des motifs de mauvais traitements psychologiques. Même si on en parle peu souvent, ce motif arrive en 3e place derrière les abus physiques (1118) et la négligence (1235).

«La problématique des mauvais traitements psychologique et la menace qu'elle représente pour le développement des enfants ont longtemps été sous-estimées, explique la directrice de la DPJ de la Montérégie, Maryse Davreux. La multitude de recherche et d'enquête faite sur le sujet ne laisse plus de doute, cette problématique est une forme très répandue de mauvais traitements envers les enfants et fait d'importants ravages chez ceux qui en sont victimes.»

Invisibles, mais dévastateurs

Les mauvais traitements psychologiques peuvent prendre différentes formes, dont le dénigrement, le rejet affectif, l'exploitation ou les menaces. D'autres enfants sont touchés plus indirectement par exemple, lors d'un conflit sévère de séparation des parents ou lorsqu'ils sont témoins de violence conjugale.

«Lorsqu'on parle de la maltraitance des enfants, les images qui nous viennent en tête sont celles de l'abus physique, de l'abus sexuel et de la négligence grave, raconte Maryse Davreux. Il est rare que nous nous représentions des enfants ordinaires qui vivent dans des familles ordinaires. Pourtant, cela existe beaucoup plus que l'on ne pense et particulièrement lorsqu'il est question de mauvais traitements psychologiques.»

Les conséquences n'en sont pas moins importantes, avec des répercussions sur les plans affectif, cognitif, social et physique des enfants. Certains présenteront de l'anxiété, des symptômes dépressifs importants, des troubles d'attention, des difficultés scolaires et des troubles sérieux de comportement.

Que ce soit un oncle, une tante, des grands-parents ou une personne de confiance, Maryse Davreux rappelle qu'il ne faut pas hésiter à contacter la DPJ lorsqu'on constate ou soupçonne des cas de mauvais traitements psychologiques de tous autres motifs.

Signalements de la communauté et du milieu familial

Alors que la DPJ a longtemps eu mauvaise presse auprès de la population, Maryse Davreux constate une augmentation de la confiance des familles et de leur entourage.

«Je ne peux pas vous dire que la population nous fait confiance à 100%, mais nous voyons depuis plusieurs années que les gens nous interpellent et nous questionnent, et nous recevons régulièrement des appels pour valider des informations, raconte Maryse Davreux. Je pense que c'est positif et que la communauté réagit de plus en plus, mais surtout accepte de moins en moins des situations d'enfant qui sont en difficulté.»

Toutefois, du travail reste encore à faire puisque parmi l'ensemble des 12 990 signalements reçus, seulement 9% étaient issus de la communauté et 18% du milieu familial. Toutefois, 37% avaient été signalés par les milieux policier et scolaire tandis que 36% des signalements par des employés de différents organismes.