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Nicky-Alison Charron : « Je suis la preuve qu’en trouvant ce qui nous intéresse, on peut réussir »

le samedi 16 janvier 2021
Modifié à 15 h 33 min le 15 janvier 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Si son parcours au secondaire a été ardu, compliqué par un trouble du déficit de l’attention (TDA) et une dysorthographie, Nicky-Alison Charron, 21 ans, excelle aujourd’hui à l’université, sur les réseaux sociaux et dans le monde des affaires. «Il suffit de trouver quelque chose qui nous intéresse et on peut tous réussir», assure la jeune entrepreneure. «Mon TDA et ma dysorthographie ont été diagnostiqués tard, alors que j’étais en 2e secondaire, raconte Nicky-Alison au Courrier du Sud. Ç’a évidemment compliqué mon parcours scolaire. Je me démotivais facilement, je ne me trouvais pas bonne et je pensais que je ne réussirais jamais.» Une idée spontanée Après son parcours secondaire aux écoles Jacques-Rousseau et Antoine-Brossard, Nicky-Alison s’est inscrite au cours Lancement d’une entreprise au Centre de formation professionnelle Pierre-Dupuy, «pour aller chercher des crédits», explique-t-elle. «Lancer une entreprise n’était pas dans mes plans du tout; je voulais devenir prof au primaire!» Mais l’idée a rapidement germé dans la tête de la jeune femme qui, depuis qu’elle est toute petite, s’amuse à dessiner des vêtements. Et même si démarrer une entreprise lui paraissait impossible, elle a choisi de se lancer, après un an de travail pour trouver l’argent et les fournisseurs. «Je n’ai pas d’investisseurs; j’ai travaillé à temps plein pendant un an et j’ai mis tout mon argent de côté pour l’entreprise», raconte-t-elle.

«Même quand j’étais toute petite, j’ai toujours été plus du côté créatif que rationnel et j’ai toujours dessiné des vêtements.»  

– Nicky-Alison Charron

En mai 2020 naissait ainsi Nicky Alison Swimwear, une ligne de maillots de bain écoresponsables. Et jusqu’à présent, les résultats surpassent les attentes, avec plusieurs centaines de maillots vendus et un entrepôt qui a ouvert ses portes ce mois-ci à Saint-Jean-sur-Richelieu. Si elle a développé des trucs pour contrer son TDA – s’organiser, planifier, ne pas prendre de décision trop rapidement – et que son français «est toujours à revoir et réviser», c’est surtout l’approche de Nicky-Alison qui a changé. «J’ai vu un gros changement dans mon attitude, quand j’ai trouvé ce qui m’intéressait. J’ai aujourd’hui de très bonnes notes à l’université, parce que je suis dans un programme qui me passionne. J’ai bien fait de continuer et j’encourage tous les jeunes à persévérer et à trouver ce qui les intéresse, eux.» L’avenir de la mode [caption id="attachment_106755" align="alignright" width="419"] Les maillots de Nicky Alison Swimwear (Photo : Gracieuseté)[/caption] Les maillots de bain de Nicky-Alison Charron sont fabriqués à 82% de polyamide recyclée et recyclable. «Le eco-friendly, c’est l’avenir de la mode et c’était important pour moi de me positionner dans l’avenir, explique la jeune entrepreneure. Des fois, la production est plus difficile, mais ça vaut la peine.» Alors que les affaires ont quelque peu ralenti en raison de la saison froide et de la pandémie, la jeune femme dit avoir hâte à l’été qui s’en vient. «Je prévois sortir une grosse collection : 14 maillots et des accessoires, dont plusieurs que je n’ai vus nulle part avant», se réjouit-elle. La force des médias sociaux Celle qui complète actuellement un certificat en communication socionumérique des organisations à l’UQAM et qui compte près de 31 000 abonnés Instagram ne croit pas que son entreprise aurait si bien réussi sans les réseaux sociaux. «Mon entreprise ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans mes abonnés, soutient-elle. Le marché des maillots de bain écoresponsables n’est pas très connu et les gens pensent souvent plus à des maillots qui ne sont pas beaux ou de mauvaise qualité quand on leur parle d’eco-friendly. J’ai donc fait beaucoup de marketing d’influence pour faire connaître la marque et les produits.» Les médias sociaux seront par ailleurs encore utiles à l’entrepreneure, qui souhaite désormais faire connaître son entreprise à l’international, «pour rentabiliser la saison plus tranquille de l’hiver au Québec».

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