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Nourrir la passion du basketball au féminin

le vendredi 01 juillet 2022
Modifié à 15 h 23 min le 30 juin 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le projet a attiré plusieurs jeunes athlètes du Collège Notre-Dame-de-Lourdes. (Photo : gracieuseté)

Durant son parcours en basketball au collège Notre-Dame-de-Lourdes à Saint-Lambert, Gabrielle Starenkyj Perron voyait tranquillement une coéquipière après l’autre lâcher le sport. Afin d’inspirer la prochaine génération à poursuivre leur cheminement sportif, elle a lancé Cross-Over Masterclass, un programme de quelques cours, donnés par des entraîneuses féminines pour des athlètes féminines.

Ainsi, entre les mois d’avril et de juin, elle a organisé cinq cours de deux heures au Collège, aidé par des athlètes qui jouent ou qui ont joué à des niveaux importants.

«Plus de 30 filles se sont inscrites, se réjouit celle qui est aujourd’hui entraîneuse adjointe au Collège. Si on avait eu 8 filles, pour moi, j’aurais atteint mon objectif, alors d’en avoir autant, ç’a été un grand succès!»

En organisant le tout, elle souhaitait notamment encourager les jeunes filles à persévérer en basketball, développer leurs habiletés athlétiques et leur donner des modèles féminins.

La Lambertoise explique à ce sujet vivre une grande frustration de voir très peu d’entraîneuses en basketball féminin. Une réalité qui contribue selon elle à ce que les filles lâchent les cours prématurément.

«Une statistique qui me fait peur, c’est qu’une fille sur trois lâche le basket entre 12 et 16 ans, explique-t-elle. Je peux en témoigner parce que je l’ai moi-même vécu au secondaire. On a commencé à 15 et terminé à 6.»

 

«Je pense que le basket féminin a toujours été malade et qu’on l’a toujours ignoré, mais qu’on commence à voir des petits Band-aids pour l’aider.»

- Gabrielle Starenkyj Perron

 

«Et ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons, ce n’est pas parce qu’elles passent à un autre sport. Souvent, c’est parce qu’elles ne voient pas le sport comme quelque chose de féminin et parce que les ressources nécessaires ne sont pas là pour continuer, poursuit-elle. Elles ne peuvent pas s’imaginer dans les pieds de quelqu’un d’autre si on ne parle jamais de basket féminin.»

Gabrielle s’est donc inspirée de gens dans son entourage qui ont lancé des projets dans d’autres domaines pour lancer son propre projet afin de proposer une solution.

Projet pilote

Malgré le succès de sa première édition, Gabrielle Starenkyj Perron voyait le tout comme un projet pilote et n’est pas encore sûre si elle répétera l’expérience lors du prochain calendrier scolaire.

Elle se dit d’abord heureuse de sa première expérience et veut voir si son horaire le lui permettra et si l’intérêt est présent avant de s’engager à nouveau.

«Si je suis capable de continuer ou si quelqu’un désire reprendre le projet, ça me fera plaisir d’aider d’une quelconque façon», soutient-elle.

 

De l’ancienne à la nouvelle méthode

Si Gabrielle Starenkyj Perron a choisi de nommer son projet Cross-Over Masterclass, c’est d’abord pour introduire la notion d’un cours spécialisé.

«Un masterclass, c’est comme un cours de deux heures, donné par un professionnel d’une discipline. Dans notre cas, ce sont des athlètes étudiantes féminines qui ont atteint un bon niveau», explique-t-elle.

«Puis, un cross-over, c’est une manœuvre en basket quand on prend le ballon et qu’on l’envoie de l’autre côté de notre corps avec notre main. Pour moi, ça représentait le changement, de passer de l’ancienne à la nouvelle méthode. Ça évoquait un changement, une évolution», ajoute-t-elle.