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Nourrir le philosophe qui se cache en chacun de nous

le mardi 08 juin 2021
Modifié à 16 h 22 min le 08 juin 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Fondée en 1999, la Compagnie des philosophes s’est donnée comme mission de promouvoir la pensée philosophique sous toutes ses formes. L’organisme qui œuvre dans le Vieux-Longueuil souhaite offrir à chacun l’occasion de participer aux joies que procure l’entreprise philosophique comme quête de sens, de lucidité et de sagesse, en créant des lieux, des moments et des activités propices à la réflexion et au dialogue.

«La philosophie est trop souvent une chasse gardée des universitaires, explique d’entrée de jeu le responsable de l’organisation Jacques J. Perron. L’organisme veut faire de la vulgarisation de la philosophie, comme ça se fait avec les sciences.»

Dimanches philo

Pour ce faire, la Compagnie des philosophes invite des conférenciers «qui ont des idées sur ce qui se passe dans le monde, sur ce qui touche les gens», lors des Dimanches philo.

Au cours de cette activité, tenue à raison de cinq dimanches par saison, de 9h à 13h, le conférencier présente tout d’abord son plus récent essai «à un public composé d’amateurs éclairés». Les participants se divisent ensuite en ateliers de discussion pour échanger sur le sujet, avant de revenir en plénière pour en discuter avec le conférencier et lui poser leurs questions.

«On a la conviction profonde qu’on a tous besoin de philosophie. On a tous notre petit philosophe intérieur et il faut le travailler.»

- Jacques J. Perron

«On souhaite faire le pont entre les gens qui prennent la peine de réfléchir à une question qui leur tient à cœur et les gens «ordinaires» qui veulent en discuter avec eux, explique M. Perron. Les auteurs et conférenciers viennent partager leur réflexion avec les gens intéressés.»

En amont de l’activité, la Compagnie prépare un document d’accompagnement de 25 à 30 pages présentant le conférencier, son essai, des extraits de l’ouvrage et des questions à travailler en atelier.

«On ne tient pas pour acquis que les gens ont lu l’essai, explique M. Perron. Mais l’activité en incitera plusieurs à le faire par la suite, et certains qui l’ont déjà lu vont parfois même le relire, pour avancer dans leur réflexion.»

Inconvénients mais aussi opportunités

Bon an mal an, chaque Dimanche philo attirait entre 70 et 80 participants à la salle Sainte-Élisabeth du Foyer Saint-Antoine, dont un noyau d’une trentaine d’habitués. Puis est arrivé le printemps 2020.

«La pandémie nous a obligés à nous organiser autrement, avance M. Perron. Comme plusieurs, on ne connaissait rien aux rencontres virtuelles alors, on partait de zéro. Et ce ne sont pas tous nos participants qui sont habiles avec la technologie.»

Ainsi, les Dimanches philo virtuels présentés depuis ont connu une fréquentation un peu moins grande que dans leur formule en présentiel.

Mais si le virtuel a apporté des inconvénients, il a aussi présenté des opportunités, souligne M. Perron.

«La formule nous permet entre autres d’enregistrer la rencontre, qui peut ainsi être écoutée en différé, donne-t-il en exemple. On a également pu attirer des participants de régions plus éloignées, qui ne seraient pas venus aux Dimanches philo en présentiel.»

Jouant de prudence, la Compagnie des philosophes entend proposer des activités virtuelles pour l’automne prochain, pour ensuite s’ajuster selon la situation.

«Vaut mieux être prudent, avance M. Perron. Il est plus sage de prévoir revenir en présentiel après l’automne.»

Rens. : philosophes@me.com ou www.cdesphilosophes.org.

 

Ciné-philo

Si la Compagnie des philosophes a déjà présenté des Ciné-philo – «une belle façon de faire de la philosophie grand public», selon Jacques J. Perron –, l’absence d’un local adéquat a mis un frein à l’activité au cours des cinq dernières années.

«On en a discuté souvent avec les responsables de la Ville de Longueuil, mais on est toujours à la recherche d’une salle qui nous permettrait de présenter à nouveau des films au contenu de réflexion important.»

 

«Toujours vivant»

C’est sous le thème «Toujours vivant» que se déploie l’édition 2021 du Printemps culturel de Longueuil qui, de mai à juin, mettra de l’avant le travail et la mission de divers organismes culturels de Longueuil.

Si le thème lance le message que les arts demeurent malgré tout bien vivants à Longueuil, il s’agit là aussi d’un sympathique clin d’œil à la célèbre chanson de Gerry Boulet, chanteur d’Offenbach qui a d’ailleurs résidé à Longueuil.
Alors ce printemps, pourquoi ne pas voir la culture et les arts comme une occasion de «frapper dedans la vie, à grands coups d’amour»!