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Nourrir un chevreuil peut mener à sa mort

le lundi 20 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 20 avril 2015

Plusieurs usagers du parc Michel-Chartrand continuent de nourrir les chevreuils qui s’y trouvent, malgré les avertissements et les amendes. Un geste lourd de conséquences, qui peut même causer la mort de l’animal.

Le parc Michel-Chartrand accueille annuellement environ 600 000 personnes. Selon le chef d’unité à la division des grands parcs de la Ville de Longueuil, Alain Chastellas, il y a aujourd’hui moins de visiteurs qui nourrissent les animaux du parc que par le passé, soit moins d’une personne sur dix.

Mais le problème est loin d’être réglé, certains usagers étant bien décidés à leur laisser un petit quelque chose.

«Il y en a qui arrivent avec des sacs complets de carottes. Ceux-là, on les intercepte aussitôt qu’on les voit», affirme-t-il.

Les animaux qui sont nourris régulièrement perdent leur crainte des humains et peuvent devenir dangereux. Cet automne, un cerf a dû être abattu au parc de la Cité après avoir encorné un employé municipal.

La Ville de Longueuil prépare actuellement un nouveau dépliant de sensibilisation, de concert avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), afin de s’attaquer encore davantage au problème.

Mourir le ventre plein

Selon un biologiste du MFFP, Éric Jaccard, ce sont les chevreuils eux-mêmes qui courent le plus grand danger lorsqu’ils sont nourris. Selon lui, de nombreuses bêtes meurent parce que la nourriture qui leur est donnée n’est pas appropriée.

«Le métabolisme des chevreuils change d’une saison à l’autre. Si les gens les nourrissent, il se peut qu’ils abandonnent leurs sources de nourriture normales. Alors, ils n’ont pas ce qu’ils ont besoin et ils meurent le ventre plein», explique-t-il.

Dans d’autres cas, les animaux qui mangent des aliments riches en calories et en nutriments auront des ballonnements et des diarrhées violentes, parce que leur système digestif est adapté pour digérer des aliments beaucoup plus pauvres.

«Le pire, c’est les moulées de maïs pour le bétail, ajoute le biologiste. C’est tellement concentré comme nourriture. C’est vraiment ce qu’on voit de plus drastique.»

Selon MM. Jaccard et Chastellas, les citoyens devraient éviter de nourrir tout animal sauvage, pas seulement les chevreuils.