Opinion
Tribune libre

Opinion: Ville de Longueuil, je suis dégoûté

le dimanche 22 novembre 2020
Modifié à 15 h 47 min le 22 novembre 2020

Comme citoyen, je suis plus que déçu de lire que la Ville de Longueuil a comme projet l’abattage de 15 chevreuils qui vivent au parc Michel-Chartrand. Tuer des chevreuils à cause de leur surpopulation? De la faible régénérescence de la forêt? De l’augmentation des risques d’accidents routiers? Quelle condescendance qui n’est pas sans rappeler la pensée colonisatrice. Avant que la ville de Longueuil devienne Longueuil, avant même la première brique, les humains n’étaient-ils pas sur le territoire de ces animaux? Sur leurs terres, dans leur environnement… sur leur habitat? On a transformé des centaines, voire des milliers d’hectares pour construire nos villes et autoroutes. Et c’est maintenant la faute de ces pauvres bêtes de s’être reproduits sur «nos» territoires? Vous parlez de la trop faible régénérescence de la forêt. Entendez votre condescendance encore une fois! Inversons les choses. On aurait diminué notre territoire, nous n'aurions plus d’espace pour nous nourrir, mais partout on clamerait que ce serait notre faute et que la solution serait d'euthanasier la moitié d'entre nous. Dommages aux propriétés voisines du parc, mais celles-ci pouvaient s’attendre à des conséquences en vivant près d'un parc où vivaient des cerfs. Elles ne peuvent pas faire fi du nom du quartier et du golf avoisinant: Parcours du cerf! Est-ce ironique que «cerf» soit au singulier? Un cerf, c'est joli. Plusieurs, ça dérange. C’est nous qui avons pris leur place et avons le «culot» de leur imposer notre façon de vivre. Cela n’est pas sans rappeler que nous sommes en terre autochtone. Quand apprendrons-nous à vivre avec autrui? Je me le demande.  Jimmy Van Nguyen