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Parc linéaire Desaulniers: de l’herbe à poux dans la zone de naturalisation

le vendredi 20 septembre 2019
Modifié à 14 h 28 min le 20 septembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

L’herbe à poux s’est invitée cet été le long du sentier du parc linéaire Desaulniers, dans l’arr. du Vieux-Longueuil. Le choix de créer une zone de naturalisation sur un tronçon de 800 mètres inquiète des résidents du quartier. La piste multifonctionnelle a fait l’objet d’une réfection majeure durant une bonne partie de la saison estivale, endommageant l’espace vert de chaque côté de la piste. Mais plutôt que d’opter pour la pelouse, la Ville a privilégié une zone de naturalisation, particulièrement entre les rues Guilbault et Saint-Alexandre. Des affichettes identifient d’ailleurs cette zone. La Ville décrit une zone de naturalisation comme un espace vert dont l’aménagement et les interventions d’entretien favorisent une plus grande biodiversité, et ce, à l’aide de plantes indigènes, tout en permettant la floraison spontanée. Or, «les mauvaises herbes et l’herbe à poux ont aussi commencé à y pousser! a indiqué Ginette Cormier, qui réside dans une copropriété longeant la piste. Ça cause beaucoup d’inconfort. Je promène mon chien, je parle avec les gens et beaucoup de promeneurs de chiens trouvent que ça n’a pas de bon sens.» Deux autres résidents ont aussi contacté le journal sur le même sujet. Certains citoyens auraient pris l’initiative d’arracher les plans indésirables. De petits panneaux faits à la main avertissent aussi les usagers de la présence d’herbe à poux. Mme Cormier estime que l’herbe à poux «n’a pas d’affaire dans un parc». Elle s’inquiète aussi que la zone de naturalisation favorise la présence de tiques, qui propagent la maladie de Lyme. D’autant plus que Longueuil est considérée comme une zone à risque élevé, selon la Direction de la santé publique de la Montérégie. «Les tiques affectionnent les terrains non entretenus, les herbes hautes et les broussailles», rappelle Mme Cormier. «Je suis pour la biodiversité, il y a 30 sortes de plantes chez moi. Je suis en faveur de laisser la nature reprendre ses droits, comme il est écrit sur les affichettes, mais ça ne veut pas dire qu’on peut faire n’importe quoi. Il faut agir avec discernement.» Du temps La résidente a multiplié les démarches auprès de l’administration municipale et d’élues afin d’exposer ces problèmes. Elle s’est également présentée à la séance du conseil d’arr. du Vieux-Longueuil le 10 septembre. La conseillère Monique Bastien a expliqué que des plantes indigènes ont été plantées afin d’éradiquer la présence d’herbe à poux. «Les requêtes concernant l’herbe à poux ont été faites au début et à la mi-août. Il faut laisser le temps aux plantes indigènes de reprendre le dessus, après une plantation, a-t-elle noté. Contrairement à ce que certains peuvent penser, c’est un aménagement adéquat.» Le chef des affaires publiques par intérim Grégory Kunz confirme également que la plantation de plantes indigènes est efficace. «Lorsque les plantes indigènes seront bien implantées dans le sol et matures, elles remplaceront progressivement l’herbe à poux», assure-t-il. Lors d’une visite et «inspection minutieuse» des lieux le 13 septembre, des employés de la Ville ont trouvé et retiré cinq plants d’herbe à poux. Quant au risque de propagation de la maladie de la Lyme, la Ville dit appliquer les mesures de prévention recommandées par le ministère de la Santé et des Services sociaux et de l’Agence de la santé publique du Canada. «Un entretien en bordure du sentier et autour du mobilier urbain est réalisé par la Ville afin que la végétation naturelle n’empiète pas sur le sentier», détaille M. Kunz. Avant le réaménagement de la piste, la Ville avait d’ailleurs déjà permis à des citoyens de naturaliser des bandes de terrain de chaque côté de la piste. Il s’agit de l’unique parc où cette pratique est actuellement implantée.