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Perdre la boule pour les machines pinball

le mercredi 28 avril 2021
Modifié à 13 h 39 min le 28 avril 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

«Tout le monde qui rentre ici se sent bien. » Olivier Bossé lance cette phrase dans le sous-sol où l’on retrouve une dizaine de machines à boules. Et à travers la musique entraînante et les lumières clignotantes, on est gagné par une frénésie ludique.    Olivier a 34 ans. Il a déjà eu en sa possession une quarantaine de machines. Qu’il a restaurées, améliorées, vendues ou échangées. «J’ai été de la dernière génération qui a connu ça dans les commerces, dit-il. Que ce soit à la Pool Room Jacques ou au K-Mart. Je me rappelle que lorsque mes parents allaient faire l’épicerie, ils me donnaient de l’argent pour que j’aille jouer. Pas besoin de gardienne !» À l’âge de 20 ans, il s’est procuré sa première machine. Celle qui a éveillé une passion. «Je ne sais pas c’est quoi, dit-il. La lumière ou le son. J’avais un projecteur dans le sous-sol pour écouter le hockey et mes chums jouaient aux machines à boules. » L’attraction est sans bornes. Les enfants jusqu’aux adultes sont captivés par ces jeux. Des jeux qui ont un effet rassembleur. Au point tel où les baby-boomers se les arrachent en ce moment. «Les prix ont vraiment augmenté, assure Olivier. Si je mets une machine à vendre, ça part c’est une question de jours. L’an passé, j’en ai échangé une contre une motomarine.» Il n’est pas à l’aise de parler de la valeur. Mais au fil des ans, Olivier a respecté son budget. Et ces items prennent de la valeur. Si bien qu’il dit posséder un «bon REER». Des machines particulières Dans le sous-sol, on retrouve des machines attrayantes. Côte à côte, des jeux aux thèmes des groupes rock Iron Maiden, AC/DC et Metallica. «Elles me font taper du pied quand je joue, dit-il. J’en ai eu une de Kiss; une belle machine, mais le jeu était trop facile. Et lundi, je reçois la nouvelle de Guns n Roses. » Les jeux permettent de rentrer dans l’univers des groupes; on peut frapper la cloche de l’enfer de AC/DC ou entrer dans le cimetière de Metallica. Tout juste à côté, une machine de baseball fabriquée en 1991. Qui se joue à deux joueurs. «Tu peux jouer neuf manches, explique-t-il. Et elle distribue des cartes; j’ai acheté la série Donruss de 1991 sur Internet. Je commence à la restaurer.» De l’autre côté, un pinball qui met en scène le Magicien d’Oz avec plusieurs effets visuels saisissants comme une boule de cristal qui diffuse des vidéos. Puis Champion Pub, une machine à l’ambiance de taverne irlandaise qu’il a fait venir de Belgique. «Celle-là je la voulais vraiment, mentionne-t-il. Les prix sont affichés en euros. Je pense qu’il n’y en a que 1300 dans le monde. » Quelle machine à boules aimerait-il ajouter à sa collection ? «Tu veux toujours celle que tu n’as pas!», répond-il. Chaque jeu fonctionne. Et contrairement à la croyance populaire, le jeu a une fin. Ce n’est pas uniquement que de garder la balle en jeu. «Il y a un challenge, assure Olivier. Et quand tu termines la mission, la machine arrête et il y a un jeu de lumières.» Faire plus beau que le neuf Mécanien industriel de métier, il prend plaisir à optimiser ses machines.  «Je défais tout au complet, assure-t-il. Jusqu’à la planche. J’aime autant jouer que les restaurer. Les mettre telle quelle d’époque, plus belle que dans la boîte. » Il évalue à 200 le nombre d’heures qu’il peut mettre par machine. Il pousse la machine au maximum pour rajouter l’effet spectacle. Que ce soit avec des lumières LED, des items en mouvement ou l’ajout de dessins à l’aérographe avec l’aide d’un ami. «Les gens font Wow, souligne Olivier. C’est l’effet que je recherche. Tu veux être bon dans ce que tu fais. » Il a déniché des machines et des pièces aux quatre coins du Québec ou en Ontario. Fait livrer des pièces de l’étranger. Une véritable quête. Olivier Bossé ne sait pas quand va se terminer cette passion. Mais ce n’est pas demain la veille.