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Permis de démolition refusé : propriétaire aux abois

le mardi 29 octobre 2024
Modifié à
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

La maison de la rue Joliette. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Archives)

En 2021, Éric Ouellette achète une maison habitable mais délabrée de la rue Joliette pour la somme de 450 000 $ avec l’intention de la démolir et de construire à sa place un triplex. Mais en juin 2024, la Ville de Longueuil refuse sa demande de démolition. Résultat : le propriétaire se retrouve aujourd’hui avec sur les bras un bâtiment difficilement revendable qui vient en plus d’être quitté en catimini par son locataire qui lui doit des mois de loyer.

Éric Ouellette donne rendez-vous au journaliste du Courrier du Sud devant le 1151, rue Joliette, pour une visite des lieux. Le propriétaire s’attend au pire, ayant été prévenu que son locataire avec qui il est en conflit devant le Tribunal administratif du logement avait quitté les lieux. 

À l’intérieur, un puissant relent d’ammoniac attaque les narines. Un ménage a été fait, mais beaucoup de meubles, de vêtements et de jouets d’enfants ont été abandonnés. Au sous-sol, autrefois habitable, des traces d’infiltrations d’eau par les blocs de béton sont bien visibles. 

«Je vais devoir payer deux hommes toute une journée pour vider et nettoyer la maison», soupire avec découragement le propriétaire qui possède d’autres propriétés non seulement à Longueuil mais ailleurs au Québec.

En juin dernier, le comité de démolition du Comité consultatif d'urbanisme (CCU) de Longueuil n’avait pas recommandé la démolition de la maison construite en 1948. Les raisons avancées par le CCU dans son rapport étaient la valeur patrimoniale moyenne du bâtiment, le fait qu’il n’était pas irrécupérable et le fait que le programme de réutilisation du sol proposé – en l’occurrence un triplex – ne s’intégrait pas adéquatement au voisinage. 

«Qu’ils me disent ce qu’ils veulent que je change sur mes plans et je vais le changer. S’ils veulent de la brique rose, je vais leur en mettre. Il n’y a pas de problème», lance avec ironie M. Ouellette.  

Le rapport ajoutait néanmoins que le bâtiment était en fin de vie utile et estimait les réparations à effectuer à 430 000$. «Aujourd’hui avec l’inflation, je ne m’en tirerais pas en bas de 500 000 $ en travaux. Pensez-vous ensuite que je vais être capable de revendre cette maison dans ce secteur près d’un boulevard un million de dollars? Mais non!» 

M. Ouellette va présenter une autre demande de démolition en espérant recevoir une réponse plus rapidement que la première fois. «Les délais sont trop longs à Longueuil. C’est ridicule. J’ai attendu un an pour obtenir une réponse de la Ville. En trois mois à Drummondville, j’ai mon permis de démolition.»