Culture

Petite cruauté ordinaire: la complaisance du drame

le lundi 03 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 03 août 2015
Par Annick Oligny

annick.oligny@tc.tc

THÉÂTRE. Naître avec tout ce dont on a besoin n'est pas nécessairement un avantage, constate Véronique Pascal, l'auteure de la pièce Petites cruautés ordinaires, présentée à la Chapelle Saint-Antoine jusqu'au 30 août. La pièce produite par le Théâtre du 450 exposera des relations humaines banales qui deviendront acides sans raison apparente.

Une série de huit courtes pièces aux thèmes semblables s'entrecroiseront et tenteront de dépeindre l'état d'esprit souvent tordu des jeunes de la génération Y. «Ce qui lie les actes est le fait que, dans chacun d'eux, il y a un revirement de situation inattendu. Même les personnages restent surpris!», explique l'auteure, qui est aussi l'un des quatre acteurs sur scène avec Kathleen Aubert, Alexandre L’Heureux et Martin Tremblay.

Véronique Pascal évoque la maladresse de la jeunesse actuelle, en référence aux médias sociaux, où les internautes sont en constante quête de reconnaissances, sans toutefois être vraiment à l'aise avec le contact humain.

«Ce sont des personnages urbains en quête d'amour, mais qui ne vivent pas le moment présent.»

Les spectateurs dans la vingtaine et la trentaine s'y reconnaîtront surement, alors que la génération de leurs parents pourra y observer les maux qui rongent la jeunesse d'aujourd'hui.

Du théâtre d'été autrement                                                                                                         

Dans une mouvance plus large, l'auteure ne voulait pas tomber dans l'absurde ou dans le cabotinage avec sa pièce, malgré le fait que ce soit une production d'été et que la rigolade soit au rendez-vous.

Avec un type d'humour plus grinçant, mais tout de même accessible, Petite cruauté ordinaire laisse place au rire, mais aussi aux larmes. «J'aime ça quand ça pince, quand on perçoit un petit côté dangereux. Les personnages en arrivent à des situations qu'ils n'ont pas nécessairement vues venir et qu'ils ont parfois provoquées inconsciemment.»

Pour la metteure en scène de la pièce, Valérie Le Maire, la force des acteurs se perçoit davantage dans le non-dit. Les scènes sont jouées comme on danse un tango. Les acteurs se lancent les répliques et doivent conjuguer avec l'intensité de l'autre, ce qui devient un challenge à chaque représentation.

Les 15 représentations de Petite cruauté ordinaire sont  présentées tout au long du mois d'août, à la Chapelle Saint-Antoine dans le Vieux-Longueuil.

Rens.:www.theatredu450.ca.