PHOTOS ET VIDÉO – Le Théâtre lyrique de la Montérégie célèbre la passion de l'opérette
«La seule chose qu’on ne peut pas traduire comme il faut par écrit, c’est la passion des membres», lance la présidente du conseil d’administration du Théâtre lyrique de la Montérégie Sophie Pesant, à propos de ses chanteurs.
Existant officiellement sous son nom actuel depuis 1997, les racines du Théâtre lyrique de la Montérégie remontent à 1967, avec la création du Théâtre lyrique de Boucherville.
«Ce sont Michèle Bournival et Gaétan Demers qui en ont fait un regroupement régional en 1997», raconte Sophie Pesant, qui est aujourd’hui à la tête d’un conseil d’administration de sept membres, tous également chanteurs pour le Théâtre.
Productions de haute qualité
Afin d’offrir chaque année un spectacle à la hauteur des attentes, les choristes du Théâtre lyrique, qui compte bon an mal an entre 20 et 35 membres, répètent chaque mercredi, de septembre à décembre, en plus d’un samedi intensif par mois, pour apprendre les partitions et les chants.
«Puis, dès janvier, on intègre la mise en scène, explique Sophie Pesant. On tient également une fin de semaine intensive de répétition au camp musical de Val-des-Sources en mars.»
Une costumière suggère par ailleurs les costumes et patrons à privilégier, pour les costumes qui seront confectionnés par quelques-unes des choristes. Les décors seront également produits à l’interne, selon la vision du metteur en scène et à partir des images produites par un scénographe.
Le tout culminera avec cinq représentations d’une opérette à grand déploiement, présentées en mai sur la scène de la salle Pratt & Whitney Canada du Théâtre de la Ville de Longueuil.
Et mis à part les quelques professionnels engagés par le Théâtre – chef de chœur, metteur en scène, scénographe, éclairagiste, costumière, solistes et une dizaine de musiciens –, tout le travail se fera bénévolement.
Démystifier l’opérette
Selon le dictionnaire Le Robert, l’opérette est ainsi «un opéra-comique dont le sujet et le style, légers et faciles, sont empruntés à la comédie».
«Quand on leur parle d’opérette, la plupart des gens ne savent pas ce que c’est, soutient Sophie Pesant. Alors pour l’expliquer simplement, on leur dit que c’est un opéra qui finit bien!»
La comparaison avec la comédie musicale est donc assez fréquente.
«La ligne est mince entre les deux, indique la présidente. Ce sont en fait les années d’origine d’un spectacle qui en font une opérette ou une comédie musicale.»
En arrêt depuis mars 2020
Si la pandémie n’a épargné personne, les membres du Théâtre lyrique de la Montérégie ont vu plus de 6 mois de travail complètement anéantis en mars 2020.
«On s’est réuni pour une dernière fois le 11 mars, avant d’apprendre deux jours plus tard que tout tombait à l’eau, se remémore Sophie Pesant. On avait ainsi pratiqué pour la dernière fois un spectacle qu’on ne présentera jamais…»
Le Théâtre a ainsi été forcé de rembourser les billets déjà vendus pour ses spectacles prévus en mai. «Mais il a tout de même fallu payer nos professionnels. Ç’a été un dur coup financièrement.»
Si le conseil d’administration a profité de ses 12 mois d’arrêt pour se restructurer et redéfinir les tâches de chacun, et si les membres ont gardé le contact grâce aux divers outils numériques, les répétitions et pratiques virtuelles n’ont pas été possibles.
«Malgré les avancées technologiques, il y a souvent beaucoup de distorsion dans l’audio, ce qui rend le travail assez difficile, explique la présidente. Avec en plus l’arrivée d’un nouveau chef de chœur, c’était beaucoup demandé à nos choristes.»
L’après-pandémie
«On espère de tout cœur le retour de nos choristes, mais ce sera sûrement tout un travail pour les récupérer et aller en chercher d’autres, appréhende Sophie Pesant. Et notre public étant majoritairement assez âgé, il faudra aussi trouver des façons de l’attirer à nouveau à nos spectacles.»
«Le mot opérette en rebute plusieurs, mais on reçoit une formation par un professionnel tout au long de l’année pour nous aider à placer notre voix, explique la présidente du C.A. Et on a tellement de plaisir sur scène! Une fois qu’on participe à un premier spectacle, on en veut encore! C’est du gros fun!»
Le Théâtre lyrique demeure ainsi optimiste, particulièrement à la lumière de l’évolution de la campagne de vaccination contre la COVID, et continue ainsi sa planification en vue de la reprise de ses activités habituelles en septembre prochain.
Le Théâtre lyrique en plein air
Le Théâtre lyrique de la Montérégie entretient actuellement l’idée d’offrir des représentations à l’extérieur, probablement au parc St. Mark du Vieux-Longueuil, au cours de la période estivale.
«On aimerait présenter quelques numéros sortis de nos opérettes et attirer les gens avec des airs connus, explique Sophie Pesant. On pourrait même avoir des paroles à la disposition des spectateurs, pour qu’ils puissent chanter avec nous.»
Le projet n’est cependant pas assuré, pandémie oblige.
«Tout dépend de comment les prochaines semaines et les prochains mois se dérouleront, ajoute la présidente du C.A. On ne sait pas encore quand ni comment on pourra répéter. Ça ne risque donc pas d’être possible avant août ou septembre.»
«Toujours vivant»
C’est sous le thème «Toujours vivant» que se déploie l’édition 2021 du Printemps culturel de Longueuil qui, de mai à juin, mettra de l’avant le travail et la mission de divers organismes culturels de Longueuil.
Si le thème lance le message que les arts demeurent malgré tout bien vivants à Longueuil, il s’agit là aussi d’un sympathique clin d’œil à la célèbre chanson de Gerry Boulet, chanteur d’Offenbach qui a d’ailleurs résidé à Longueuil.
Alors ce printemps, pourquoi ne pas voir la culture et les arts comme une occasion de «frapper dedans la vie, à grands coups d’amour»!