Culture
exposition

VIDÉO - Résidence-galerie SRIIZ: l'art au cœur du quotidien

le mardi 25 mai 2021
Modifié à 10 h 28 min le 28 décembre 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

«Je voulais créer un «effet wow» à l’instant où les gens entrent», confie Alain Lachance, concepteur de la résidence-galerie SRIIZ, à Saint-Lambert. Force est d’admettre que l’objectif est atteint. Des œuvres, il y en a partout, sur tous les murs – et même au-delà –, dans chaque pièce, jusque dans les salles de bain. Il en résulte pourtant un environnement plein de lumière, éclatant et sans contredit unique.

La maison d’Alain Lachance a été entièrement réaménagée en fonction de ce projet un peu fou de transformer son chez soi en une galerie d’art et de mettre en valeur une collection qui avoisine les 200 œuvres d’art contemporain, toutes de grands formats.

Sur le coup, on pourrait même douter que quelqu’un y habite. Les traces du quotidien sont effacées. À moins que ce ne soit simplement notre regard qui est attiré ailleurs… La galerie met certes de l’avant le travail des artistes, mais la créativité d’Alain Lachance n’échappe pas.

Entrepreneur général spécialisé en chantiers commerciaux et résidentiels haut de gamme, M. Lachance a gardé intacte l’architecture de cette maison achetée en 2016, en changeant l’ensemble des revêtements. Autant de soin apporté à l’écrin, qui demeure au service des œuvres.

«Je l’ai mis à mon goût», résume Alain Lachance. Il a entre autres transformé deux chambres en un immense walk-in où s’alignent des dizaines de t-shirts noirs, aux logos de SRIIZ.

Amusé, il montre à la journaliste les différentes variations de son logo : «SRIIZ sur le sundae…» Quelques pairs de chaussures Converse rouges occupent les tablettes. «C’est ma marque de commerce», signifie-t-il. Au fait, pourquoi SRIIZ? Son nom de famille évoquant la chance, il a adopté ce clin d’œil à la cerise des jeux de casino.

 

 

Coups de cœur

Le choix des œuvres exposées dans sa résidence-galerie n’est toutefois pas laissé au hasard.

«Il faut que ce soit un coup de cœur, tant de l’artiste que de l’œuvre. J’y vais par passion», expose le Lambertois. Aucune œuvre n’est acceptée en consigne; Alain Lachance en fait l’acquisition. Sa collection compte ainsi plusieurs œuvres de ses artistes fétiches, avec qui il établit une véritable collaboration.

Chaque artiste a d’ailleurs conçu une toile spécifiquement pour SRIIZ. Durant les visites, qui se tiennent sur rendez-vous, avec un nombre limité de personnes, M. Lachance explique la démarche de l’artiste, donne de nombreux détails sur les œuvres.

«Une visite, ça dure entre deux et quatre heures», illustre-t-il. Même si le lieu pourrait s’y prêter, M. Lachance ne souhaite pas accueillir des événements mondains. «Le but, c’est de connecter avec les œuvres», insiste-t-il.

Et ces œuvres, ce sont entre autres les fauves colorés d’Adornetto, les propositions funky de Rio, les représentations d’icônes montréalaises de Stéphanie Goulet, les sculptures moto ou grenade de Yann Normand (Galerie Le Royer) ou encore le grand cahier de clichés du photographe haïtien de renommée internationale Richard Bernardin. En filigrane de sa collection éclatée : l’audace.

M. Lachance se laisse ainsi séduire par les œuvres inusitées, comme les créations de Rock Therrien qui intègrent de petites enseignes au néon. Il porte aussi une affection particulière pour le travail de Didier, qui crée entre autres des portraits de chanteurs, artistes et icônes.

Parmi ceux en valeur dans la résidence-galerie, on retrouve le portrait de James Dean issu de la série Obscur, conçue sur des plaques d’acier rouillé.

Pris à son propre jeu

Depuis 2016 qu’Alain Lachance achète des œuvres d’art. Au début, c’était à titre personnel, puis, vers octobre 2019, il a fait des acquisitions pour son entreprise, «sans trop savoir quoi faire avec». C’est en janvier 2020 que la résidence-galerie SRIIZ a pris forme. «J’ai délaissé progressivement le travail d’entrepreneur général, j’étais tanné. Je me suis développé une passion pour l’art et pour les collections plus nichées, et finalement, il ne me reste que les arts! Je me suis fait prendre à mon propre jeu!»