Culture

Plein gaz pour Émile Bilodeau !

le jeudi 26 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 26 janvier 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

MUSIQUE. Déjà, à 20 ans, rien n'est plus naturel pour Émile Bilodeau que de se trouver sur scène. À chaque spectacle, il y laisse son cœur, se révélant à son «psy»: le public.

Plus de trois mois après la sortie de son premier album Rites de passage, Émile Bilodeau compte déjà une bonne dizaine de représentations de rodage. Il entamera ainsi la tournée de son premier spectacle, qu'il présentera au Théâtre de la Ville le 28 janvier.

«On a placé les choses. Maintenant, le show est sur les rails, se réjouit le chanteur de Longueuil, heureux de la réception qu'on lui a réservé jusqu'à maintenant. Le simple fait que les salles étaient déjà complètes, ça augure bien! Les commentaires étaient toujours très bons.»

Un spectacle d'Émile Bilodeau oscille entre le rock et les pièces solos, à l'image de son album, selon le principal intéressé. «Deux approches se côtoient: celle du party et celle où je communique un peu plus avec le public», relève-t-il.

«Je suis victime de ce problème, d'aimer avoir l'attention des gens! À cette époque où tout le monde se prend en selfie, je trouve ça l'fun de réussir à capter l'attention de tant de monde!», signifie-t-il pour expliquer son aisance sur scène.

Solidarité sociale

Si les thèmes de l'amitié, de la famille ou encore de la déception amoureuse réussissent à rejoindre les publics de toutes les générations, Émile Bilodeau admet que ses chansons revêtent souvent une petite touche sociale.

«J'en ai plein mon cass, je l'ai écrit après la crise étudiante de 2012. Je crois à une solidarité sociale», décrit-il.

Il donne en exemple l'industrie du disque qui, bien que ça ne soit pas «de sa faute», «va plier devant les exigences pour que ça marche». À l'origine, il y avait un juron dans les paroles de J'en ai plein mon cass.

«On a accepté d'enlever un sacre pour que ça soit plus radiophonique.»

Considérant que ses textes peuvent même revêtir une teinte nationaliste, il se détache toutefois d'un discours trop militant. «C'est important de brasser la soupe, mais je n'écris pas de chansons qui s'appelleraient L'indépendance s'il vous plaît ou La danse de l'indépendance. C'est plus subtil que ça», dit-il en riant.

Quant à ses influences musicales, celle des Colocs se fait bien sentir, mais le chanteur identifie Bernard Adamus comme un important déclencheur dans sa démarche artistique.

«Il m'a donné le goût de chanter. C'est un artiste important de notre époque. Avec son folk sale, il montre qu'on peut très bien chanter, même si la voix n'est pas parfaite», commente-t-il.

De recevoir l'appui de la Grosse Boîte, maison de disques, a aussi constitué une étape importante de son cheminement.

Session sabbatique et Europe

En plus de sa tournée, Émile Bilodeau songe déjà à l'écriture. Alors qu'il considère les titres de l'album comme les meilleures chansons qu'il a jusqu'ici composées, il prend conscience du défi de devoir tout reprendre à zéro.

Le Longueuillois fera aussi prochainement entendre sa musique de l'autre côté de l'Atlantique, dans une série de trente spectacles en France, en Suisse et en Belgique. Il accompagnera Caroline Savoie, finaliste de la dernière édition du Festival international de la chanson de Granby, où il avait lui-même remporté le Prix du public et le prix de la présence scénique il y a quatre ans.

Depuis le début de sa carrière, Émile Bilodeau a toujours réussi à concilier musique et étude, poursuivant un programme en sciences humaines au cégep Édouard-Montpetit. «Mais là, je prends une session sabbatique.»