Pluies du 13 septembre : Longueuil a refusé en bloc les 380 réclamations reçues

Les pluies du 13 septembre ont causé beaucoup de dommages dans certains secteurs de Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)
Aucun des 380 citoyens qui ont fait parvenir une réclamation à la Ville de Longueuil à la suite des pluies exceptionnelles du 13 septembre 2022 ne recevra un dédommagement. La Ville plaide ne pouvoir être tenue responsable des dommages causés par un épisode météorologique «violent et imprévisible».
«À la suite d’une analyse de la situation, il a été conclu que la Ville de Longueuil ne peut être tenue responsable de ces dommages», indique l’administration municipale au Courrier du Sud.
Dans une lettre transmise à ces citoyens, la Ville spécifie que ses réseaux sanitaire et pluvial «conçus selon les normes applicables, ne sont donc pas à l’origine ou la cause des dommages», alors que les pluies qui se sont abattues sur certaines zones étaient «torrentielles et imprévisibles».
Sur le site Web de la Ville, on rappelle par ailleurs que la Loi exige d’une réclamation la preuve du dommage, la faute de la Ville et le lien de causalité entre la faute et le dommage.
La Ville en était venue à la même conclusion lors de précédents épisodes de pluies exceptionnelles, comme ç’a été le cas le 29 mai 2012.
Le Vieux-Longueuil a écopé
Sous-sols inondés, meubles ayant dû prendre le chemin de l’écocentre, tapis et planchers abîmés, sans compter les enjeux entourant les assurances; de nombreux citoyens ont subi les contrecoups de cet épisode météorologique exceptionnel.
Des 380 qui se sont tournés vers la Ville dans l’espoir d’un dédommagement, la grande majorité (256) proviennent de l’arr. du Vieux-Longueuil. Un total de 92 réclamations ont été faites par des résidents de l’arr. de Greenfield Park et 32 par des résidents de l’arr. de Saint-Hubert.
Les fortes pluies du 26 septembre ont pour leur part entraîné seulement six demandes, provenant toutes de l’arr. du Vieux-Longueuil.
L’ensemble de ces réclamations sont de l’ordre du million de dollars, une estimation «très sommaire», dit la Ville, car peu de citoyens ont chiffré les dommages subis.
Informer
Cet épisode est «comme pour tout le monde, un choc de réalité, commente la mairesse Catherine Fournier. Avec les changements climatiques, ce sera de plus en plus fréquent. Il faut qu’on en soit conscient, d’abord, pour améliorer notre résilience climatique.»
La Ville a planifié trois rencontres d’information dans chacun des arrondissements afin entre autres de faire part des meilleures pratiques de drainage et de s’assurer de la conformité des installations sanitaires résidentielles aux normes en vigueur. La première est prévue le 27 mars, dans l’arr. de Greenfield Park.
L’administration évoque le rôle partagé entre la Ville et les citoyens de réduire les risques d'inondations dans ce contexte de changements climatiques.
Pour sa part, elle travaille à l’élaboration d’un Plan d’adaptation aux changements climatiques, qu’elle espère présenter d’ici la fin de 2023. « Malgré un tel plan, il se peut qu’il y ait des événements qu’on ne soit pas capable de prévenir. C’est important de se doter de plusieurs moyens pour être le plus résilient possible», évoque Catherine Fournier.
Impossible de dire pour l’instant si un tel plan prévoirait des mesures d’aide aux citoyens. «On est encore à l’étape de l’analyse, précise la mairesse. Il faut d’abord établir nos cibles avant de voir quelles seraient les meilleures modalités, et quelles instances pourraient intervenir.»
Mme Fournier rappelle que quelques heures avant que des dizaines de millimètres de pluie tombent sur la région métropolitaine le 13 septembre, les grandes villes du Québec – dont Longueuil – et l’Union des municipalités du Québec avaient proposé au provincial le pacte vert de 2 G$ pour aider les municipalités à répondre à l’urgence climatique.