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Plus en santé que jamais, dix ans après une greffe cœur-rein

le mercredi 04 octobre 2017
Modifié à 7 h 30 min le 04 octobre 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

SANTÉ. La date du 12 octobre est certainement bien encerclée dans le calendrier de Dany Imbeau Turcotte. Il y a dix ans, ce jour-là, le Longueuillois recevait un nouveau cœur et un nouveau rein. Une décennie plus tard, le papa de quatre enfants mord dans la vie à pleine dents. Depuis cette double transplantation – une première pour l’Institut de cardiologie de Montréal et l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont – Dany Imbeau Turcotte n’a subi aucune complication majeure. S’il doit prendre une bonne dose quotidienne de médicaments et qu’il se sent plus rapidement épuisé, il estime néanmoins vivre une vie normale. «Je fais toujours le même métier, estimateur en construction. Mais je travaille à temps partiel, expose-t-il. J’ai même coaché une équipe de soccer cet été!» À sa sortie de l’hôpital en 2007, Dany Imbeau Turcotte, 29 ans, ne pouvait pas s’imaginer tout le chemin qu’il allait parcourir en une décennie. «Ces dix années ont passé en un éclair! C’était une nouvelle vie qui commençait. On ne sait pas où ça nous mène. Ça m’a permis de rencontrer Cynthia, qui est la personne en qui j’ai le plus confiance.» Sa conjointe Cynthia Hambsch terminait ses études en soins infirmiers lorsque Dany a été hospitalisé, avant sa greffe. «La première fois que j’ai entendu parler de lui, les autres infirmières disaient "Pauvre ti gars, c’est terrible ce qui lui arrive". Je me demandais ce qu’il avait pour faire si pitié!» relate-t-elle en riant. Lorsque Dany a été transféré de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à l’Institut de cardiologie, elle allait le visiter à la fin de ses journées de travail. «On a appris à se connaître, dit-elle. Après la greffe, il y a eu un moment de recul. Ça arrive souvent: la vie reprend, on se pose des questions. Mais en janvier, ç’a commencé à être plus sérieux.» La greffe comme seule solution Dany Imbeau Turcotte a reçu une première greffe du cœur à l’âge de 12 ans, après qu’un virus s’en soit pris à son cœur. «C’était comme la bactérie mangeuse de chair, mais qui ne s’attaquait qu’à mon cœur», résume-t-il. Il a par la suite développé un greffon, une complication due à la première transplantation. «Et tous les médicaments que j’avais dû prendre avaient bousillé mon rein, ajoute-t-il. J’ai dû retourner vivre chez mes parents. Je ne pouvais rien faire tout seul. J’étais tout le temps malade.» Il se rappelle de cette rencontre avec son médecin, qui lui a annoncé la possibilité d’une double transplantation. «Une expérience semblable avait déjà été tentée par le passé, et la personne était décédée. Ça passe ou ça casse, mais j’étais acculé au pied du mur.» Certains médecins hésitaient même à songer à la double transplantation, tellement Dany était faible. «On pensait que je ne pourrais pas passer au travers», dit-t-il sans détour. Il a été hospitalisé quelques mois avant de subir sa double greffe. Le cœur a d’abord été transplanté par les docteurs Denis Bouchard et Louis P. Perrault, de l’Institut de cardiologie. Six heures se sont écoulées avant qu’il ne reçoive le rein. Deux semaines après l’opération, Dany était de retour à la maison, et moins d’un an plus tard, de retour au boulot. Il va sans dire que le Longueuillois est extrêmement reconnaissant du travail accompli par les spécialistes, chirurgiens et tous les médecins qu’il a croisé dans cette épreuve. L’importance du don d’organe Tant Dany Imbeau Turcotte que sa conjointe insistent sur l’importance de signer sa carte pour les dons d’organes. «Pour travailler dans le milieu, je sais que dans un moment de deuil, c’est difficile de penser aux autres. Mais ça rapporte, ça sauve des vies», fait valoir Cynthia Hambsch. «Chez certains greffés, c’est une malédiction. Mais moi, je me dis Bon Dieu, j’ai la chance d’être en vie!», conclut Dany.     Rassemblement de famille C’est la femme de Dany Turcotte, Cynthia Hambsch, qui a contacté Le Courrier du Sud afin de rappeler cet anniversaire bien spécial. La famille aimerait que Dre Hélène Lord, qui a suivi M. Turcotte tout au long de cette épreuve, assiste au rassemblement de famille qui sera organisé pour l’occasion. «Je souhaitais montrer que 10 ans plus tard, il allait vraiment bien. C’est important aussi de souligner la force de Dany à continuer.»