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Poésie urbaine dans le Vieux-Longueuil: l’œuvre de Catherine Légaré

le mercredi 28 août 2019
Modifié à 15 h 02 min le 28 août 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Plusieurs petites pensées poétiques embellissent les endroits publics de l’arr. du Vieux-Longueuil depuis le début de l’été. Ces «coups d’état à l’amour» sont l’œuvre de Catherine Légaré, une jeune écrivaine passionnée qui, par ses mots, espère faire du bien aux citoyens. Catherine Légaré passait dans le parc Gardenville lors de son entraînement quotidien il y a quelques mois lorsqu’elle a aperçu une craie qui traînait. Sans trop réfléchir, elle a laissé aller son imagination sur une bordure de trottoir. «Les jours sans toi sont sans lumière», a-t-elle écrit. C’est ainsi qu’est née cette idée d’afficher ses pensées poétiques à travers la ville. «J’ai voulu jouer avec la temporalité des choses en suivant le principe que, pour moi, l’amour est éphémère, mais pas la poésie, explique l’artiste. J’ai voulu prendre des objets pour pouvoir transporter la poésie et la figer à différents endroits.» Chacun de ses poèmes, tous écrits sur des objets recyclés ou des pancartes, a un lien avec son emplacement. Sur une poubelle, on peut lire «Cesse de me rejeter». Dans un abribus, un carton indique «Ton cœur est à l’abri auprès de moi». Sous une affiche de stationnement, on aperçoit «J’ai stationné mon cœur à tes côtés». Tous signés «@lafemmealaplume», le compte Instagram de Catherine Légaré. Celle que l’on surnomme la vandale de l’amour dit vivre dans un état perpétuel de peine d’amour, ce qui constitue la source de son inspiration. «Il y a une grosse démarche amoureuse, basée sur la sensibilité, qui émane de ce que je fais, souligne-t-elle. Je m’inspire du ressenti et de l’amour en tant que tel pour écrire. En tant qu’artiste et écrivaine, c’est très lourd à porter parce qu’il y a des charges émotives intenses.» Faire sourire Avec ces parcelles de poèmes, Catherine Légaré espère faire naître un sourire aux lèvres de ses concitoyens. «Ma démarche derrière ça, c’est bien évidemment de m’accomplir dans mon art et d’expier des choses que je ressens, mais aussi de faire du bien aux autres, laisse-t-elle savoir. Il y a des choses que je mets qui sont plus touchantes et qui peuvent rejoindre non seulement des gens qui sont amoureux, ou en peine d’amour, mais aussi des gens qui vivent toutes sortes d’autres situations plus difficiles.» La Montréalaise d’origine affirme d’ailleurs que sa démarche lui permet de se rapprocher de la communauté longueuilloise. «Beaucoup de gens m’écrivent, partagent mes trucs, mentionne-t-elle. Il y en a qui viennent me parler, qui me posent des questions. Je trouve ça l’fun d’échanger avec des gens qui n’ont pas nécessairement mon âge. Ça nous rapproche en tant que communauté et humains. C’est magnifique, ça me fait chaud au cœur.» L’artiste de 30 ans s’assure toujours de ne pas apposer ses poèmes dans des endroits qui pourraient distraire les automobilistes. «Je m’assure de ne pas abîmer les installations de la Ville, de réfléchir à ce que je fais, indique-t-elle. Un moment donné, je voulais installer quelque chose sur une borne fontaine, mais je me suis dit que c’était dangereux en cas de feu.» D’autres projets à venir Catherine Légaré est gestionnaire de projets pour l’Agence Mobux. Elle fait également de la littérature érotique depuis 2011. Elle a son propre site Web en plus de nourrir le Vieux-Longueuil de poésie urbaine. Passionnée, vous dites? «J’en suis à l’étape de grossir de plus en plus ce que je fais, mentionne-t-elle. J’ai récemment commencé à afficher mes pancartes dans le Vieux-Beloeil. Je tombe en vacances le mois prochain et j’ai un projet d’aller en installer à Québec. Je suis rendue là. Tout est parti d’une craie.» L’écrivaine a récemment écrit son premier roman et elle prendra prochainement part à d’autres projets. Chose certaine, les citoyens de Longueuil n’ont pas terminé d’entendre son nom.