Affaires

Pôles logistiques: réunir l’expertise en transport

le jeudi 14 juin 2018
Modifié à 13 h 22 min le 14 juin 2018
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Deux projets de pôles logistiques sont dans les cartons du gouvernement du Québec pour la Rive-Sud, soit un dans la région de Vaudreuil et l’autre à Contrecœur. Mathieu Charbonneau, directeur de CargoM, l’organisme dont le mandat est de positionner le région métropolitaine de Montréal comme une plaque tournante du transport de marchandises, explique que le but d’un pôle logistique est de rassembler «dans un lieu géographique circonscrit et stratégique» les entreprises liées à la logistique, soit «une entreprise dont l’expertise est de bouger des marchandises». Pour être efficace, le pôle doit être situé près des infrastructures majeures de transport. Selon CargoM, le Grand Montréal est une région tout indiquée pour ce genre de projet, car on y retrouve les quatre grands réseaux de transport: la voie terrestre avec les autoroutes; la voie maritime avec le port de Montréal; la voie aérienne avec l’aéroport Trudeau; et la voie ferroviaire avec l’importance réseau de rails. Déjà, un grand nombre d’entreprises gravitent dans ce milieu dans la région, selon M. Charbonneau. «Nous avons fait une étude dans laquelle nous avons recensé près 6400 entreprises qui touchent la logistique et les transports, souligne-t-il. Ça crée 50 000 emplois directs et 70 000 emplois indirects.» S’unir pour partager les coûts Positionner plusieurs entreprises reliées au transport de marchandises dans un même secteur comporte de nombreux avantages pour celles-ci, mais également pour la vitalité économique de la région, croit CargoM. D’abord, selon Mathieu Charbonneau, le pôle logistique permet une mutualisation pour les entreprises qui y sont installées. «Même si on réunit des entreprises en compétition puisqu’elles œuvrent dans le même secteur, elles ont avantage à se parler parce qu’elles peuvent se partager certains services», explique-t-il. Il cite en exemple le partage du coût d’un transport par conteneur ou encore le partage de frais simples comme la traduction. «Par exemple, s’il y a plusieurs entreprises qui exportent du matériel et qu’elles doivent avoir recours à un service de traduction pour l’étiquetage, plutôt que d’avoir chacun son service, elles peuvent se regrouper», illustre-t-il. Lorsqu’un pôle logistique voit le jour dans une ville, la municipalité peut également offrir certains incitatifs aux entreprises qui s’y installent, notamment au chapitre des taxes ou des infrastructures municipales. M. Charbonneau est par ailleurs d’avis que la présence d’entreprises de transport et logistique a un impact positif sur l’ensemble de l’économie de la région. «C’est bon pour le développement économique. Le transport de marchandises est un marché en constante évolution, mentionne-t-il. Malgré la crise (économique) en 2008, le secteur des transports est resté intéressant.»