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Politique de reconnaissance et de soutien des organismes de Longueuil : des organismes inquiets pour la suite

le jeudi 21 mars 2024
Modifié à 9 h 25 min le 22 mars 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

 

 

La nouvelle Politique de reconnaissance et de soutien des organismes adoptée en novembre dernier semble apporter son lot de dommages collatéraux s’il faut en croire les représentants de certains organismes de Longueuil, dont l’Association des retraités du CN, Conseil Rive-Sud de Montréal et le Club d’ornithologie de Longueuil.

Président de l’Association des retraités du CN, Marc Tessier dénonce le fait qu’il soit prévu par la nouvelle politique qu’au moins 51% des membres habitent à Longueuil. 

«Nous avons 625 membres dont 400 habitent Longueuil. Mais les non-résidents, soient 36% de nos membres, devront payer un coût de 155$ par année à la Ville», s’insurge-t-il. Je peux vous confirmer que plusieurs de nos membres n’habitant pas à Longueuil m’ont assuré qu’ils ne reviendraient pas.» 

Rôle important
M. Tessier précise que son organisme – qui par ailleurs n’est pas réservé exclusivement aux anciens employés du CN – finance une douzaine d’organismes de Longueuil, dont le Pavillon des femmes Marguerite de Champlain, l’école primaire Saint-Joseph, L'Apart à moi sur le chemin Chambly, la Grande guignolée des médias Rive-Sud et le Centre de bénévolat de la Rive-Sud.

De plus, grâce au programme Cheminots dans la collectivité du CN, les employés et anciens employés ont le loisir de faire du bénévolat au sein d’un organisme reconnu par Revenu Canada. Chaque heure de bénévolat apporte 15$ à l’organisme pour un maximum de 3300$ par année par personne. «L’an passé, 135 bénévoles ont permis de remettre 183 000$ à des organismes situés pour la plupart sur notre territoire», soutient M. Tessier.

Trop cher
De son côté, Georgette Larocque habite Boucherville. Elle est retraitée du CN et trésorière et responsable de la page Facebook du Club d'ornithologie de Longueuil. Son bénévolat ne s’arrête pas là, puisqu’elle chante aussi dans deux chorales. Elle estime que le montant demandé par Longueuil aux gens de l’extérieur comme elle est trop élevé si on le compare à celui demandé par d’autres municipalités. 

Une situation difficile
La situation est pire du côté du Club d’ornithologie de Longueuil où 47,8% des membres résident à Longueuil. «Historiquement, ce pourcentage fluctue entre 43% et 47%, indique sa présidente Louise Falcon. Le Club d'ornithologie de Longueuil a été créé avec le soutien de la Ville de Longueuil et a toujours été reconnu. La nouvelle politique de reconnaissance risque de ne pas nous soutenir pour bien longtemps avec les critères actuels.» 

Plusieurs organismes de Longueuil, dont l’Association des retraités du CN, Conseil Rive-Sud de Montréal et le Club d’ornithologie se sentent menacés par la nouvelle Politique de reconnaissance et de soutien des organismes adoptée par la Ville. (Photo: Gracieuseté – Georgette Larocque) 

Mme Falcon s’indigne aussi de devoir demander une carte Accès très coûteuse aux membres non-résidents. «Comment croire qu'ils paieront une carte Accès au coût de 155$ alors que notre membership annuel est de 25$? À part des salles pour nos conférences, nous n’utilisons pas les infrastructures de la Ville.» 

La présidente du club qualifie cette situation de paradoxale. «Nous collaborons avec la Ville sur plusieurs projets visant les installations pour les oiseaux dans les parcs-nature. Dans un projet avec plusieurs partenaires dont la Ville, le club va même jusqu'à investir 3000$ et de la main-d’œuvre bénévole depuis cinq ans.»

Politique harmonisée
Suivant l’adoption de la politique harmonisée au sein des trois arrondissements le 17 octobre dernier, tous les organismes ont reçu une communication par courriel signé de la part du directeur de la Direction de la culture, du loisir et du développement social dans lequel il y avait un lien pour consulter la politique. 

De plus, la Ville a offert trois dates de séances d’information sur le sujet. «Les organismes étaient également invités à compléter le formulaire de reconnaissance et à nous fournir la documentation nécessaire», indique la Ville.

Une dizaine d’organismes culturels et sportifs ont interpellé la Ville de façon formelle pour exprimer leurs inquiétudes. «La Ville a accepté de travailler dans un comité de travail avec la Corporation de développement communautaire (CDC), dont des organismes communautaires du territoire sont membres, afin de réviser ensemble certaines obligations qui sont contraignantes pour les organismes communautaires autonomes. Le fruit de ces rencontres est attendu dans quelques mois», ajoute la Ville.