Opinion

Pour les REER, mieux vaut tard que jamais

le mardi 28 février 2023
Modifié à 13 h 52 min le 28 février 2023
Par René Vézina

redactiongm@gravitemedia.com

René Vézina (Photo gracieuseté)

Au moment où paraissent ces lignes, il ne reste que quelques heures d’ici le 1er mars, ou il est trop tard, pour cotiser à son Régime enregistré d’épargne-retraite si on veut bénéficier d’une déduction pour l’année fiscale 2022.


C’est une grande période pour les vendeurs de produits financiers en tous genres. Dans ce cas-ci, ils ont quand même de bons arguments. 


Les Canadiens vivent de plus en plus longtemps. C’est un bien pour un mal. 


Dans le milieu, les actuaires parlent platement du « risque de longévité », comme si vivre longtemps devenait un risque. Mais ils n’ont pas tout à fait tort, puisque la possibilité augmente que les gens survivent à leurs épargnes. Il n’est plus rare qu’on se rende à 90 ans, et au-delà. 


Compte tenu du fait que les régimes publics ne procurent actuellement, au maximum, qu’environ 20 000 $, sécurité de la vieillesse et régime de rentes combinés, le rêve d’une retraite dorée s’éloigne, à moins de disposer d’un solide fonds de pension de son employeur… ou d’un bon REER. 


Dans ces circonstances, pas étonnant qu’une majorité de Canadiens ignorent combien il leur faudra d’argent pour une retraite confortable alors que l’inflation gruge sévèrement leur pouvoir d’achat selon un récent sondage commandé par la BMO.  Ceux qui se disent plus au courant évoquent 1,7 million de dollars (à supposer qu’ils aient à se débrouiller par leurs propres moyens).


Ça semble énorme, et c’est effectivement beaucoup. Du calme.


Un, bien des gens possèdent une résidence, qu’ils finiront par vendre tôt ou tard. Les fonds obtenus sont libres d’impôt s’il s’agit de la propriété principale. Les quelques centaines de milliers de dollars ainsi recueillis doivent entrer dans le calcul. 


Parallèlement, la plupart du temps, les dépenses diminuent en vieillissant. Les enfants, s’il y en avait, ne pèsent plus dans le budget, et mis à part de possibles voyages, par exemple, les sorties d’argent sont moins importantes. 
On peut donc bien vivre avec moins. Une règle du pouce situe à 70 % du revenu antérieur ce qu’il faudrait pour garder à peu près le même train de vie à la retraite. Mais il ne faudrait pas y voir un absolu. On peut fort bien s’en tirer plus modestement.


Ce qui nous ramène au REER.


Pas besoin d’y injecter une fortune. Le taux d’inflation actuel offre aux épargnants un avantage : il est enfin possible de placer des sous dans des véhicules sécuritaires qui offrent plus qu’une pitance. L’inflation va finir par redescendre, mais si le placement est à plus long terme, il peut se traduire par un gain net quand on le récoltera.
Il est évidemment possible d’être plus aventureux, d’investir en bourse, notamment, qui peut procurer de bons rendements mais reste une règle d’or : quand il est question d’adoucir ses vieux jours, mieux vaut être prudent que bravache…