Culture
Premier Ciel fait revivre L’Heptade sur scène
le vendredi 02 mars 2018
Modifié à 9 h 49 min le 02 mars 2018

Au Théâtre de la Ville le 9 mars
MUSIQUE. Avec son actuelle tournée, Premier Ciel s’attaque à l’un des albums les plus marquants du paysage musical québécois: L’Heptade. En explorant cette œuvre phare d’Harmonium, les musiciens ont aussi appris à se découvrir eux-mêmes.
«On se connaît mieux comme musiciens depuis L’Heptade, lance le chanteur et guitariste du groupe hommage, Mathieu Grégoire. Mieux encore que depuis les dix dernières années.»
Livrer les chansons de cet album en intégralité offre un beau défi d’interprétation et demande une grande écoute entre les musiciens, selon lui.
«Le défi le plus remarquable est sans doute de savoir être très fort quand il est temps d’être très fort et de ne pas jouer… quand il est temps de ne pas jouer! Le volume à zéro en plein milieu d’une chanson, ça arrive. Il faut respecter ces vélocités», décrit-il.
«Ce ne sont pas que des chansons, mais presque des tableaux. Dans le même sens, ce qu’on fait n’est pas qu’un <@Ri>show<@$p>; ça frôle le concert, ajoute-t-il. C’est un voyage en même temps.»
Le groupe s’inspire de l’album L’Heptade en tournée, ne souhaitant pas forcément reproduire les arrangements de studio. «Si vous aviez vu Harmonium à l’époque, c’est ce que vous auriez entendu», assure-t-il.
Mathieu Grégoire nuance toutefois, précisant que certains arrangements ont été peaufinés et que la volonté de Premier Ciel n’est pas de reprendre chacune des chansons note par note.
Les instruments ne sont pas exactement les mêmes non plus, ce qui donne une couleur quelque peu différente. Mathieu Grégoire s’est construit une guitare 12 cordes pour l’occasion.
«J’en ai quatre, alors ça fait 48 cordes à accorder avant le spectacle!» illustre-t-il avec le sourire.
Un compromis
Le chanteur peut atteindre les notes aussi hautes que celles que fait flotter la voix de Fiori – si caractéristique.
«Les gens qui viennent nous voir après le spectacle nous disent souvent à quel point c’est pareil à Harmonium. Nous, on sait que ce ne l’est pas, on est loin de l’imitation. Mais on offre un bon compromis.»
C’est lors d’une pratique en compagnie deux anciens membres d’Harmonium, Louis Valois et Monique Fauteux, qui aidaient à peaufiner des arrangements qu’est venue l’idée de livrer L’Heptade en intégralité.
Album unique
C’est notamment l’unicité de L’Heptade qui en fait une œuvre si riche et marquante, selon Mathieu Grégoire.
«C’est une musique intemporelle, les chansons sont rassembleuses. Musicalement, ça m’a fait découvrir de nouvelles choses. Je suis devenu un amoureux de la 12 cordes», relève l’artiste.
Avec des chansons plus longues – Comme un sage fait plus de 14 minutes –, le format n’était pas idéal pour la radio.
«Fiori ne s’en faisait pas avec la radio. Il disait: ça sert à rien de faire une chanson de 4 minutes si tu as encore quelque chose à dire», relate le chanteur.
Mathieu Grégoire se souvient de son premier contact avec l’œuvre d’Harmonium, à l’âge de 6 ans. Il écoutait en boucle l’album éponyme, puis Si on avait besoin d’une cinquième saison.
Si on lui avait dit à cette époque qu’il monterait un jour sur scène en interprétant ces chansons au sein d’une formation autorisée par Serge Fiori, Mathieu Grégoire admet qu’il n’y aurait pas cru.
Le doute l’habitait également lorsqu’en 2005, il a vu une petite annonce indiquant «Groupe cherche chanteur». Il connaissait bien sept ou huit chansons d’Harmonium, mais il estimait à ce moment que les chaussures étaient trop grandes à porter.
«J’ai fini par passer l’audition. Et on m’a dit: bienvenue dans la famille!»