Le président de DASH-L démissionne dans la controverse

TRANSPORT. Le président de Développement aéroport Saint-Hubert – Longueuil (DASH‑L) Serge Brasset a remis sa démission mardi matin, tout comme le vice-président de l'organisme, Jacques Spencer. En poste depuis deux ans, M. Brasset a mentionné en entrevue au Courrier du Sud avoir démissionné en raison du peu de collaboration de la part des membres du conseil d’administration. Il a également affirmé avoir été «invité» à quitter son poste. Serge Brasset s'explique mal ce «manque de collaboration», alors que l'organisme avait reconduit son mandat ainsi que celui de M.Spencer il y a huit mois à peine. «J'ai exprimé mon désir de continuer, mais les membres du conseil ont affirmé qu'ils avaient d'autres plans. J'ai posé des questions, mais je n'ai malheureusement pas reçu de réponse claire. J'ai simplement ressenti que pour eux, je n'étais plus l'homme de la situation. C'est pourquoi j'ai remis ma démission.» Questionné sur la raison de ce changement d'ambiance au sein du conseil d'administration, M. Brasset a dit en ignorer la cause. Il a cependant refusé de pointer directement du doigt l'administration St-Hilaire, puisque c'est à la Ville que revient le mandat de nommer l’ensemble des membres du conseil d’administration. «Je ne sais vraiment pas, il faudrait leur demander à eux [membres du conseil d'administration]», s'est contenté de répondre le président démissionnaire. M. Brasset se désole de n'avoir pas pu mener à terme ses idées et celles des autres membres pour le développement de l’aéroport, mais mentionne dans un même temps qu'il était dans l’impossibilité de les faire avancer dans la situation actuelle. Changement de garde La présidence de DASH-L sera désormais assurée par Charles Vaillancourt, chef de la direction informatique chez Pratt & Whitney Canada depuis 2014. Éric Beaulieu, conseiller municipal depuis 2009, agira à titre de vice-président. M. Beaulieu siège présentement au conseil d'administration du Réseau de transport de Longueuil (RTL), de Développement économique de l'agglomération de Longueuil (DEL) et de Tourisme Montérégie. «En se dotant d'une nouvelle direction, DASH-L vise à poursuivre le développement de l'aéroport et consolider son rôle régional dans une optique de complémentarité avec Montréal-Trudeau et Mirabel, a mentionné l'organisme par voie de communiqué. De plus, DASH-L compte assurer la pérennité des équipements actuels, en plus de doter l'aéroport d'une structure d'accueil pouvant attirer de nouveaux transporteurs régionaux.» Réactions politiques Les réactions politiques n'ont pas tardé au lendemain de cette annonce. La candidate à la mairie Josée Latendresse s'est dite préoccupée par ces départs, qui, selon elle, semblent découler d’un malaise important sur les façons de faire de l'administration actuelle. «Après les chicanes avec les maires des villes liées de l’agglomération, ce sont maintenant avec les membres du conseil d'administration de DASH-L que l’administration en place semble avoir ouvert un front de disputes, a affirmé Mme Latendresse par voie de communiqué. Ce climat de méfiance nuit au développement économique de Longueuil et à la réalisation des grands projets. À l’heure où Longueuil travaille à mettre en place les bases de l’aéroport après la municipalisation, les citoyens s’attendent à un style de leadership de collaboration plutôt que de confrontation.» De son côté, Sadia Groguhé, également candidate à la mairie, a mentionné qu'elle entretenait une inquiétude concernant le climat de travail au sein du conseil d’administration de DASH-L qui a mené à la démission de son président, ainsi que les allégations faites par ce dernier. L’ex-députée fédérale a dit se poser de «sérieuses questions» sur la gouvernance de l’organisme. «Considérant l’importance des sommes investies par Longueuil depuis le passage de responsabilité de DASH-L de l’Agglomération à la Ville, et de l’importance de créer et d’attirer des emplois de qualité au bénéfice des Longueuillois, on doit faire toute la lumière sur les événements qui ont conduit à la démission de M. Brasset», a mentionné Mme Groguhé. L’«harmonie» chez DASH-L Face à ces réactions des partis politiques, la présidente de Cargair et membre du conseil d’administration de DASH-L depuis près de 10 ans Josée Prud’homme a tenu à rétablir les faits en écrivant un courriel – dont le journal a obtenu copie – à Mme Latendresse. Elle précise que la nomination de M. Vaillancourt est le fruit d’une décision unanime du conseil d’administration. «L’expertise et le professionnalisme de M. Vaillancourt sera un atout pour nous tous, incluant pour votre équipe, écrit-elle.  L’ensemble des opérateurs de l’aéroport ont milité en faveur de ce changement. Son arrivée à la tête de l’organisme est accueilli avec enthousiasme par le milieu économique ainsi que les intervenants du secteur aéroportuaire.» À propos du climat au sein de l’équipe de DASH-L, elle écrit à Mme Latendresse «qu’il vous manque beaucoup d’informations pour prétendre à un "front de dispute" ou "un climat de méfiance"». Selon Mme Prud’homme, DASH-L représente pour la première fois depuis une décennie un groupe homogène avec des expériences pertinentes cherchant à atteindre l’objectif commun du développement de l’aéroport avec la Ville, «indépendamment du parti politique qui la dirigera». Mme Prud’homme s’oppose fermement aux propos de Mme Latendresse et indique que «c’est la première fois en 10 ans que nous vivons une telle HARMONIE à l’aéroport et que nous travaillons tous dans le même sens, main dans la main».