Culture

Printemps culturel: Jouer et apprendre dans le plaisir
 

le dimanche 20 juin 2021
Modifié à 12 h 45 min le 30 juin 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

«Certains ont des préjugés sur les harmonies locales, qui ne regroupent pas des professionnels, mais quand ils viennent nous voir, ils sont toujours impressionnés!» Pour le président de l’Harmonie Les Vents du Sud, la cinquantaine de musiciens amateurs de l’un des rares orchestres de la Rive-Sud a beaucoup à offrir.

«Nous ne demandons pas aux nouveaux membres d’être de grands musiciens, mais de détenir des connaissances de base. Les musiciens doivent pouvoir interpréter des pièces de niveau intermédiaire, détaille Claude Raymond, joueur de clarinette basse. Et on veut qu’ils progressent! On demande qu’ils pratiquent à la maison.»

Et ce, pour être fin prêts en vue de la pratique du lundi soir. Avant la pandémie, celle-ci se déroulait à la salle paroissiale de l’église Saint-François d’Assise, à Saint-Lambert.

Après une pause forcée au cours de la dernière année, le groupe a pu se rencontrer virtuellement sur une base régulière. En raison du décalage lors de séances en ligne, il était impossible de jouer une pièce tous les musiciens en même temps. Mais le chef Benoît Thibault demande à chaque musicien de se produire, un à la fois.

«Le chef nous fait pratiquer certaines sections de pièces, il nous dit ce qu’il veut. J’étais sceptique au début, mais c’est efficace. J’ai été surpris!» admet M. Raymond.

L’organisme a espoir de pouvoir reprendre les pratiques en présentiel en septembre et de présenter un concert dans le temps des Fêtes. Déjà, les musiciens pratiquent un répertoire bien précis.

«Ce sera un concert de Noël, mais pas de Noël! On prépare un concert rock. Queen et compagnie!» lance M. Raymond.

Durant une année hors-pandémie, l’orchestre à vent présente deux à trois concerts par an, au collège Champlain. D’autres événements peuvent aussi s’ajouter au calendrier.

«On avait fait un concert au parc Michel-Chartrand, devant l’œuvre d’Armand Vaillancourt, évoque M. Raymond. Il y avait eu pas mal de monde sur les pelouses!»

Apprendre dans la complicité
Au sein des musiciens de l’Harmonie des Vents du Sud, il n’y a aucune compétition, évoque Claude Raymond. Au contraire.

«Les plus aguerris aident ceux qui le sont moins. Et notre chef chevronné, qui est enseignant en musique et trompettiste professionnel, manœuvre avec brio dans cet environnement!»

M. Raymond y voit un milieu stimulant pour l’apprentissage. Il cite son ami André Moisan, musicien de l’Orchestre symphonique de Montréal, selon qui la meilleure façon d’approfondir ses connaissances de la clarinette est de l’enseigner. «Ce n’est pas exactement ce que l’on fait, mais ces échanges apportent à l’un et à l’autre.»

L’Harmonie est composée de musiciens de tous les horizons, tant des jeunes que des personnes plus expérimentées. C’est d’ailleurs le souhait de l’organisme de recruter entre autres des étudiants.

M. Raymond a étudié la clarinette au Conservatoire de musique, mais n’a pas fait carrière dans le domaine. Plus tard, il a renoué avec sa passion au sein de l’Orchestre d’harmonie Leonardo Da Vinci, à Saint-Léonard. Il s’est joint à l’Harmonie des Vents du Sud au moment de sa retraite.

«J’habite Longueuil depuis plusieurs années, mais j’ai réalisé que je ne connaissais pas grand-monde à Longueuil. À l’Harmonie, je me suis fait plein de bons amis! On développe une belle complicité dans une activité où tout le monde met à la pâte. On a du fun!»

 

«Toujours vivant»

C’est sous le thème «Toujours vivant» que se déploie l’édition 2021 du Printemps culturel de Longueuil qui, de mai à juin, mettra de l’avant le travail et la mission de divers organismes culturels de Longueuil.
Si le thème lance le message que les arts demeurent malgré tout bien vivants à Longueuil, il s’agit là aussi d’un sympathique clin d’œil à la célèbre chanson de Gerry Boulet, chanteur d’Offenbach qui a d’ailleurs résidé à Longueuil.
Alors ce printemps, pourquoi ne pas voir la culture et les arts comme une occasion de «frapper dedans la vie, à grands coups d’amour»!