Procès pour le meurtre de Suzanne Dufour: un pacte de suicide est évoqué

Martin Bernier, accusé du meurtre de sa conjointe Suzanne Dufour, aurait eu un pacte de suicide avec elle, selon le témoignage de sa soeur. Bernier aurait d'ailleurs avoué son crime à cette dernière dans les heures suivant son geste.

Sylvie Bernier a témoigné ce matin dans le cadre du procès pour meurtre de son frère. Non sans verser quelques larmes, elle a raconté les échanges qu'elle a eus avec Martin Bernier le jour fatidique.

«Je lui ai parlé trois fois, a-t-elle affirmé. Il m'a appelé une première fois le matin. Mon frère était déprimé depuis quelques mois. Il avait changé de médication et il pensait que ça le rendait dépressif. Il avait mal dans les jambes aussi. C'était plus difficile pour lui d'aider Suzanne.»

Bernier aurait appelé sa soeur une seconde fois en après-midi, pour s'assurer que Sylvie avait le numéro de la victime et du centre où elle était hébergée, L'Intermède.

Le troisième appel était toutefois bien différent.

«Son avocate m'a appelée vers 22h ou 22h30. Elle m'a dit que mon frère voulait me parler. Il m'a dit "J'ai quelque chose à te dire. Je pense que tu ne voudras plus jamais me parler. J'ai tué Suzanne".»

Pacte de suicide

Selon Sylvie Bernier, l'accusé lui aurait également avoué avoir tenter de se suicider après avoir tué sa conjointe.

«Il m'a dit qu'il a aussi tenté de mettre fin à ses jours, mais il s'est raté. Il m'a dit qu'elle ne s'est pas débattue et qu'il l'avait étranglée», a témoigné Mme Bernier.

Dans les nombreuses discussions survenues depuis le meurtre, Martin Bernier aurait également affirmé à sa soeur qu'il avait un pacte de suicide avec Mme Dufour. Il aurait toutefois fourni peu de détails à ce sujet.

Selon le médecin de l'Intermède, le Dr Michel Lachapelle, qui a témoigné un peu après Mme Bernier, la victime ne présentait pas de marques de violence lorsque le personnel du centre a découvert son corps.

Les yeux paniqués

La directrice de L'Intermède, Mélissia Dumont, a aussi témoigné ce matin. C'est elle qui a découvert le corps de Suzanne Dufour, le 18 juillet 2013.

«M. Bernier est venu frapper à ma porte. Il avait les yeux paniqués, il avait l'air stressé. Il m'a simplement dit "j'ai tué Suzanne".»

Selon son témoignage, Mme Dumont serait ensuite allée chercher le médecin de L'Intermède avant de courir à la chambre de la victime.

«Elle était assise sur son fauteuil avec un sac d'épicerie sur sa tête. J'ai gelé, je ne réalisais pas que tout ça était vrai», a raconté le témoin.

Le médecin l'aurait envoyée chercher un masque, une seringue et une dose d'adrénaline pendant qu'il effectuait les manoeuvres de réanimation.

La preuve de la Couronne se poursuit cet après-midi.