Culture

Programmation 2018-2019 du Théâtre de la Ville: de tout pour tous, et plus encore

le mardi 01 mai 2018
Modifié à 16 h 32 min le 01 mai 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

SCÈNE.  Le Théâtre de la Ville a présenté les 70 spectacles qui formeront sa programmation 2018-2019, lors d’une soirée de lancement le 30 avril. Du théâtre à la danse en passant par la chanson et la musique de concert, c’est l’équilibre entre les figures connues et les découvertes, entre les œuvres de création et du répertoire qui ont guidé cette nouvelle mouture. Brigitte Boisjoli et son amoureux Jean-Philippe Audet ont lancé la soirée, avec Ziggy, Question de feeling et J’ai rencontré l’homme de ma vie, pour donner un aperçu de Signé Plamondon, qui sera présenté en janvier. Bien que sa performance semble avoir séduit le public, la chanteuse a assuré que le spectacle serait encore meilleur. «Il y aura des changements de costumes… Quand tu chantes du Diane Dufresne, tu peux te le permettre! C’est un plaisir de reprendre ces chansons, à la sauce Boisjoli», a-t-elle confié. Tire le Coyote, Émile Proulx Cloutier, Gilles Vigneault, Milk and Bone, Zachary Richard. M. Chandler sont quelques-unes des têtes d’affiches figurant parmi la vingtaine de représentations qui composent une programmation musique de la salle Jean-Louis Millette «plus diversifiée que jamais», a dévoilé la programmatrice Johanne Aubry. À la salle Pratt & Whitney, Claude Dubois, Julien Clerc, Paul Piché, Marie-Denise Pelletier, Tocadéo, Cœur de Pirate et Michel Rivard – entre autres – se succéderont. Le TDLV fera également une place toute particulière aux artistes émergents, avec deux spectacles debout, au coût de 25$. La première soirée réunira en programme double Nicolet et Hubert Lenoir le 29 novembre, alors que Loud, considéré comme l’un des plus talentueux rappeurs du Québec, montera sur la scène le 2 mars. Le P’tit Bar de Jean-Louis accueillera notamment le spectacle Hallelujah Leonard – hommage à Leonard Cohen par la comédienne et chanteuse Dominique Quesnel – ainsi que Lior Shoov. Cette dernière est une multiinstrumentiste australienne, clown de formation, qui chante tant en français en anglais qu’en hébreu. Après un court extrait d’une prestation qui allie yukulele, chant et bruits de bouche, Johanne Aubry admis en blaguant que «des fois, elle est plus normale, entre guillemets». Suzi Silva, Longueuilloise d’origine portugaise, a offert sur place une performance de Fad’azz, mélange de fado et de jazz. Côté jazz et blues, Cécile Doo-Kingé a séduit avec sa verve. Elle a remercié le public pour sa présence, pour continuer d’assister à des spectacles plutôt qu’à tout regarder sur vidéo. «Parce que sinon, sans vous, c’est assez masturbatoire ce qu’on fait!» [caption id="attachment_49735" align="alignnone" width="521"] Cécile Doo-Kingé[/caption] Accompagnée de Pierre Desmarais, elle a livré un petit aperçu du «blues bâtard francophone» qu’elle interprète dans son spectacle, qui se consacre également au blues anglophone, s’inspirant aussi des racines africaines. «C’est un voyage. C’est l’idée., car si on fait le même morceau toute la soirée… c’est chiant.» Charles Richard Hamelin et le Quatuor Saguenay, Daniel Clarke Bouchard et le Mystère Carmen, avec Éric-Emmanuel Schmitt et Marie-Josée Lord complètent le volet musique de concert. Parmi les artistes de la catégorie Conte et musique du monde, Jesse Cook a semblé particulièrement ravir le public. Théatre L’actrice Dorothée Berryman s’est jointe à la soirée, le temps de discuter de Les enfants d’Adam, présentée les 13 et 14 septembre. Elle y incarne une mère de famille, dont le mari vient de décéder. La rencontre de famille avec les enfants brassera les souvenirs. «Qui dit vrai, qui détient les droits d’auteurs des souvenirs de famille?», évoque-t-elle. Le décès du patriarche déclenche dévoilement de secrets, révélations et voilà que les certitudes n’en sont plus. «J’aime l’écriture de l’auteure, Audur Ava Olafsdootir. Elle aime la musique intérieure, le rythme. C’est un rôle qu’on ne peut refuser. Surtout que la femme rajeunit tout au long de la pièce!» a lancé dans un rire Dorothée Berryman, décrivant la pièce comme une tragicomédie. [caption id="attachment_49734" align="alignnone" width="521"] Dorothée Berryman et Anne-Marie Provencher[/caption] L’Enfance de l’art revisite les mots et monologues de Marc Favreau, mais sans incarner son célèbre Sol. La comédienne Catherine Allard a par la suite partagé avec la directrice artistique Anne-Marie Provencher sa passion – voire son obsession – pour Pauline Julien, qui a donné naissance à Je cherche une maison qui vous ressemble. La production fait revivre sur scène Pauline Julien et son amoureux Gérald Godin, accompagnés de deux interprètes… qui s’interrogent en préparant leur création. «On rencontre Pauline et Gérald, mais avec une posture de 2018. C’est du théâtre, mais il y a aussi une place à la musique, avec piano et contrebasse. Des archives visuelles s’intègrent au récit», a décrit Catherine Allard. L’art de la chute, Manifeste de la jeune-fille, Écoutez nos défaites - Fragments et Tanguy complètent le volet théâtre. Enfant insignifiant, de Michel Tremblay, renoue avec Nana (Guylaine Tremblay) et le petit Michel (Henri Chassé), les 26 et 27 janvier. De plus, le Cirque Alfonse dévoilera son Tabarnak spectacle mettant de l’avant des numéros acrobatiques réalisés dans un univers mettant en vedette l’électro-trad québécois. Le volet danse donnera lieu à une diversité de styles, avec La rose de Jéricho de Skeels Danse, Soirée de gigue contemporaine de Bigico, À la douleur que j’ai de la Compagnie Virginie Brunelle et Viriditas de Fondation Margie Gillis. Le jeune public aura le choix entre sept productions pour inspirer leur imagination. Douze spectacles d’humour et variété complètent la programmation, dont André Sauvé, Luc Langevin, Virginie Fortin, Simon Gouache ainsi que les Zapartistes qui offriront un spectacle pré-électoral le 26 septembre, Commençons par rire, on votera après. Florence K en finale La soirée s’est terminée avec Florence K qui a séduit et fait chanter le public sur Cu Cu Ru Cu Cu et Banana Boat Song (Day O), chansons qui seront entendues lors de We love Belafonte, le 23 février. Après avoir poussé et tenu la note, Florence K a partagé que «quand je joue ça, ma mère est fière de moi, parce que je peux tenir la note comme elle!»     Au revoir, madame la directrice générale Le lancement de la programmation marquait le départ à la retraite de la directrice générale Danielle Bilodeau, à la tête du TDLV depuis près de 15 ans. «Ç’a été un vrai bonheur, a-t-elle témoignée d’entrée de jeu. Mais je ne savais pas à quel point ce serait important dans ma vie. J’ai aimé répondre à vos questions, chercher les réponses, travailler avec l’équipe, vous mettre en contact les artistes que vous ne connaissiez pas… Ce sont plein de belles années, heureuses.» Elle a partagé que lors de questionnements sur divers enjeux que vivait le TDLV, elle se réfugiait dans la salle, devant les siège vides, pour réfléchir. «Le silence d’une salle vide, c’est riche. Et vos fantômes ont été inspirants!» Elle a remercié le public – exigeant – pour sa confiance et ses dialogues constructifs. Danielle Bilodeau a profité de l’occasion pour présenter son successeur, Franck Michel. Ce dernier a décrit comme un privilège de prendre les rênes du Théâtre de la Ville. «Les arts ont toujours fait partie de ma vie. Je mettrai ma ferveur des arts au service du Théâtre de la Ville», a-t-il signifié. Les collègues de Danielle Bilodeau l’ont rejointe sur scène à la fin de la soirée, la remerciant d’avoir été visionnaire et rassembleuse pour cette institution. «Vous avez vu ce soir toute la multitude et diversité de talents. C’est ce qu’on défend», a conclu Mme Bilodeau.  

Dernières nouvelles