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Psychiatrie : trois mesures pour diminuer les hospitalisations

le mardi 30 janvier 2024
Modifié à 16 h 39 min le 30 janvier 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Depuis décembre dernier, l’Unité d’intervention brève en psychiatrie de l’hôpital Charles-Le Moyne peut accueillir dix patients qui peuvent ainsi recevoir des soins appropriés dans un environnement plus propice que l’urgence. (Photo gracieuseté)

L’unité d’intervention brève en psychiatrie, l’hospitalisation psychiatrique à domicile et l’équipe d’accompagnement bref en santé mentale dans la communauté sont trois mesures qui seront mises en place afin de réduire le recours à l'hospitalisation des personnes nécessitant un accompagnement spécialisé en santé mentale sur le territoire du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre.

«On a été pendant un bon bout de temps très hospitalocentrique. On veut maintenant retourner les services vers la communauté», mentionne Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux et député de Taillon. Il a fait l’annonce de ces nouveaux services en compagnie d’Isabelle Poulet, députée de Laporte.

Unité d’intervention brève en psychiatrie (UIBP)
L’UIBP de l’Hôpital Charles-Le Moyne offre une réponse rapide et pertinente aux besoins psychiatriques urgents des adultes et des adolescents. Elle a accueilli les premiers usagers en décembre dernier. Dix lits y sont disponibles et occupés pour l’hospitalisation de courte durée, soit de 24 h à 72 h. 

«Pour toutes sortes de raisons, les hospitalisations étaient souvent trop longues en psychiatrie», indique le ministre Carmant. 

Ces services sont offerts aux personnes qui consultent à l’urgence pour des situations de crise en santé mentale et pour lesquelles un court séjour dans un milieu sécuritaire, offrant une surveillance 24 h sur 24, est requis pour résorber la crise et permettre un retour dans le milieu de vie avec les services appropriés.

Hospitalisation psychiatrique à domicile 
Depuis mai 2023, l’Hôpital Charles – Le Moyne offre le traitement intensif bref à domicile (TIBD), ou hospitalisation à domicile, qui permet aux personnes présentant un épisode aigu découlant d’un trouble mental et nécessitant une hospitalisation de recevoir des soins à la maison de jour et de soir, 7 jours sur 7. 

Ce service, qui compte 17 places, offre à l’usager la même qualité de soins qu’en milieu hospitalier, en privilégiant le maintien dans son milieu de vie. L’intervention au domicile accroît les possibilités d’offrir du soutien aux proches et favorise le maintien de l’autonomie et des liens sociaux.

«L’hospitalisation à domicile est une mesure très innovante, estime le ministre Carmant. En donnant les soins dans les milieu de vie du patient, on implique la famille.»

Depuis la mise en place du TIBD, on compte 45 hospitalisations de moins à l’Hôpital Charles-Le Moyne.

Équipe d’accompagnement bref en santé mentale dans la communauté (ABC)
Au cours des prochains mois, la nouvelle équipe clinique interdisciplinaire ABC sera mise en place à l’Hôpital Charles-Le Moyne pour fournir des services à des personnes qui traversent un trouble ponctuel et aigu de santé mentale. 
Composée d’infirmières, de travailleurs sociaux et d’éducateurs, elle offrira rapidement un suivi biopsychosocial, principalement dans le milieu de vie de la personne.

Ces services seront offerts dans un maximum de 24 à 48 heures afin de mettre en place un filet de sécurité et la résorption de la crise. Dans un premier temps, l’équipe travaillera à proximité de l’urgence afin d’éviter l’hospitalisation de certaines personnes. Des travaux sont en cours avec d’autres partenaires afin que l’orientation soit faite avant le recours à l’urgence.

Besoin criant
En 2022 à l’Hôpital Charles-Le Moyne, 4180 personnes se sont présentées à l‘urgence pour des troubles reliés à la santé mentale, une moyenne de 11 par jour. De ce nombre, quatre nécessitent une hospitalisation, illustre Caroline Duclos, chef des services spécialisés et alternatifs à l'hospitalisation en santé mentale. 

«De fait, un lit sur cinq est occupé par une personne souffrant d’une forme de maladie mentale», indique-t-elle.

Selon le ministre Carmant, la pandémie a indéniablement affaibli le tissu social de nombreuses personnes, soulignant ainsi l'importance cruciale de l'introduction de ces nouveaux services en santé mentale.

Isabelle Poulet, députée de Laporte, Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, Maryse Poupart, PDG du CISSS de la Montérégie-Centre, Caroline Duclos, chef des services spécialisés et alternatifs à l'hospitalisation en santé mentale, et Stéphanie Péloquin, infirmière assistante au supérieur immédiat à l’Unité d’intervention brève de l’Hôpital Charles-Le Moyne.  (Photo gracieuseté)

Une enveloppe récurrente de 50 M$ a été dégagée pour ces services afin qu’ils soient offerts bientôt dans l’ensemble du Québec dans le cadre du Plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026.