Quand l’aide aux élèves passe par un soutien à toute la famille

Junior est l’un de ceux qui ont bénéficié du projet au cours des derniers mois. (Photo: Gracieuseté)
La Maison de la famille de Brossard et Alpha Tutorat ont uni leurs forces afin d’aider les enfants les plus vulnérables. Le projet Soutenons les enfants à leur réussite se distingue par son approche, selon laquelle non seulement les besoins des élèves, mais aussi ceux des parents sont pris en compte.
Les élèves qui bénéficient de ce projet pilote depuis la fin mars pourront d’ailleurs participer à un camp de jour pédagogique de deux semaines, tout juste avant la rentrée. «C’est important qu’ils restent stimulés!» lance Isabelle Desjardins, directrice générale de la Maison de la famille de Brossard.
Une trentaine de jeunes profiteront d’apprentissages ludiques, en avant-midi, suivis de divers ateliers (jardin communautaire, activités sportives, etc.) en après-midi.
«On prépare aussi les familles afin de leur offrir diverses ressources, pour ne pas que les jeunes soient rivés devant leur écran tout l’été!» ajoute Martine Audate, cofondatrice de l’entreprise de soutien scolaire Alpha Tutorat.
Ce camp de jour est l’une des 23 initiatives en Montérégie financées dans le cadre du projet Glissade d’été du ministère de l’Éducation. L’instance régionale de concertation en persévérance scolaire et réussite éducative de la Montérégie (IRCM) a reçu 1 M$, réparti sur deux ans, de la part du Ministère afin de soutenir des projets visant à contrer la «glissade de l’été».
Ainsi, le camp pédagogique sera aussi de retour pour quatre semaines, à l’été 2022.
«Nous voulons être là pour les familles de Brossard, pour les aider en offrant des outils qui leur permettront d’accompagner leur enfant comme elles désirent le faire», partage Mme Desjardins.
Soutien global
Chaque jour de la semaine au cours des derniers mois, des élèves de l’école Sainte-Claire de Brossard ont traversé la rue à la fin des classes jusqu’au Centre communautaire Nathalie-Croteau. Sur place, une équipe de tuteurs, travailleurs sociaux et éducateurs spécialisés les a accueillis et leur a offert des ateliers personnalisés.
«La formule fait en sorte qu’ils ne se sentent pas comme s’ils retournaient en classe. On leur offre une collation, on leur donne accès à des livres, illustre Isabelle Desjardins. Et en offrant une constance chez les tuteurs assignés, une belle relation s’est développée.»
Si les effets de ces ateliers sont certes bénéfiques chez les élèves en difficulté, la Maison de la famille et Alpha Tutorat ont fait le pari que le soutien à l’ensemble de la famille était tout aussi essentiel.
«On s’est demandé comment optimiser l’apprentissage de ceux que nous aidons : nous les aidons dans la globalité, on offre un soutien complet!»
-Martine Audate.
Concrètement, cela peut se traduire en divers ateliers offerts aux parents. C’est aussi varié qu’un atelier sur l’anxiété, sur l’estime de soi ou sur de l’accompagnement pour la réussite de leur enfant.
Mme Desjardins donne en exemple un atelier sur le deuil offert à une famille nombreuse, dont le père était décédé.
«Et aider les parents, ça peut aussi simplement leur offrir un répit, grâce à l’aide aux devoirs», expose aussi Mme Audate.
«On le fait doucement, aucune aide n’est imposée, renchérit-elle. On prend le temps de construire une relation.»
Les deux partenaires derrière ce projet pilote, qui a bénéficié du soutien financier de Desjardins Brossard ainsi que d’une fondation privée, interviennent beaucoup auprès de familles issues de l’immigration, récemment installées à Brossard.
Mme Audate donne l’exemple d’une élève de première année qui ne savait pas lire, et dont les parents ne parlaient pas le français. Un cas où, à nouveau, le soutien à la famille est très bénéfique.
«L’enseignant peut faire quelque chose, mais jusqu’à un certain point», mentionne-t-elle.
Forte collaboration
D’ailleurs, la collaboration dont font preuve Alpha Tutorat et la Maison de la famille s’étend jusqu’au sein de l’école Sainte-Claire.
«On travaille main dans la main avec les enseignants et l’école. On s’échange beaucoup de courriels, détaille Martine Audate. Les profs nous disent quelles sont les forces et faiblesses de élèves. Ça fait une grande différence au niveau de l’apprentissage, quand on sait d’où ils viennent.»
Les échos des enseignants ont aussi de quoi réjouir Mmes Audate et Desjardins. «On voit que des enfants se sont améliorés, et ils veulent revenir. Ça veut dire que la formule fonctionne!» s’exclame Mme Audate.
La directrice adjointe de l’école Sainte-Claire Julie Lebreux constate que ce projet répond à des besoins «criants».
«Plusieurs familles – notamment celles qui se trouvent en situation économique précaire ou nouvellement arrivées au pays – ont besoin d’une aide additionnelle pour mieux soutenir leurs enfants dans leurs apprentissages à la maison. Cette initiative contribuera à faire une différence concrète pour bon nombre de nos élèves.»