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Quatre ans après un tragique accident en Espagne, il participera au premier triathlon extrême au Canada

le mercredi 05 juillet 2017
Modifié à 0 h 00 min le 05 juillet 2017

DÉPASSEMENT. Quatre ans après avoir été sérieusement blessé lors d’une chute en Espagne, Jérémie Gagnon-Plamondon se considère chanceux d’être en vie. Et cette chance, il en profitera pleinement lorsqu’il participera à la première épreuve de triathlon extrême tenue au Canada, le 9 juillet, à Lac-Mégantic.

Juste le fait de participer à cet important événement sportif relève du miracle pour le pompier de 35 ans de l’arr. de Saint-Hubert, après le drame qu'il a vécu à Llorette De Mar, une petite ville près de Barcelone, le 4 mai 2013.

Sérieuse chute

En voyage avec son frère Raphaël, Jérémie et lui ont voulu faire comme les autres touristes et gravir une petite paroi rocheuse pour plonger dans l'eau. Mais lorsque Jérémie a gravi 5 ou 6 mètres de plus pour tenter de mieux admirer un château qui se trouvait un peu plus haut, une partie du rocher s'est désintégrée sous son poids et il a chuté lourdement.

Il a terminé sa course, inconscient, la moitié de son corps à l'eau et l'autre sur la roche, avec une jambe coincée sous une immense roche. Son frère Raphaël a rapidement contacté les secours en lui tenant la tête hors de l'eau.

À leur arrivée, les pompiers ont d'abord cru avoir affaire à un homme mort ayant une jambe broyée. Deux constats positifs – les seuls – ont vite été faits: Jérémie respirait et avait un pouls, et la roche était retenue par deux parois rocheuses, au-dessus de sa jambe presque intacte; il serait donc possible de le dégager.

Les autres constats étaient moins encourageants: une main carrément broyée qu'il faudrait peut-être amputer, douze côtes fracturées, une vertèbre dorsale éclatée et d'autres déplacées, une omoplate fracturée et des lésions multiples à la tête.

Main sauvée

Après une intervention chirurgicale de 14 heures, les médecins ont pu sauver la main de Jérémie. Une chirurgie au dos a également permis de fusionner trois de ses vertèbres avec des vis et tiges de métal.

«Ce que je vous raconte-là, ce sont mon frère Raphaël et ma conjointe Karine qui me l'ont raconté car moi, j'ai été dans le noir dès ma chute», précise Jérémie.

«Aujourd'hui, j'ai peu de séquelles au cerveau et ma main fonctionne à 95%. Elle a moins de flexibilité mais a toute sa force et surtout, je suis toujours pompier.»

Aider la guérison

«J'étais déjà inscrit à des mini-triathlons et à un vrai triathlon avant mon accident, poursuit Jérémie. Ma guérison s'annonçait longue. Pour m'aider, je me suis dit que dès que ce serait possible, je m'entraînerais et ferais des triathlons pour reprendre mon travail. Je m'y suis mis, j'ai été très discipliné, j'ai repris mon travail et j'ai continué les triathlons.»

Il a participé à un triathlon à Montréal en 2014, un à Cozumel, au Mexique, en 2015 et surtout, à celui de Barcelone en 2016.

«Je tenais à retourner à Barcelone. Je voulais terminer mon voyage écourté mais surtout, je voulais remercier les pompiers qui m'ont sauvé la vie. J'ai retrouvé l'un des chefs qui était à la caserne ce jour-là et qui avait dirigé mon sauvetage. Il était content. C'est rare que nous, les pompiers, avons la chance de revoir les personnes que l'on sauve. Moi aussi, j'étais aux anges!»

Dépassement de soi

Le chrono qu'il enregistrera le 9 juillet à Lac-Mégantic n'a aucune importance pour lui.

«Au triathlon de Montréal, j'avais terminé en plus de 13 heures, indique-t-il. Ce qui compte pour moi, c'est de terminer l’épreuve. Je fais celui de Lac-Mégantic car je veux connaître mes limites. Je suis allé m'y entraîner avec du vélo et de la course à pied sur le mont Mégantic. C'est plus difficile que prévu. Je vais souffrir!» conclut-il.