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Que sont ces traînées blanches derrière les avions ? Sont-elles dangereuses ?

le vendredi 28 août 2020
Modifié à 14 h 14 min le 24 août 2020

Plusieurs théories, certaines plus farfelues que d’autres, sont lancées pour expliquer ces traînées blanches à l’arrière des avions. Certains croient qu’elles polluent l’air, d’autres avancent qu’elles accélèrent le réchauffement climatique, alors que d’autres sont persuadés qu’il s’agit de carburant que les avions déversent sur nos têtes. Les nuages blancs à l’arrière des avions sont en fait des traînées de condensation, aussi nommées contrails (une fusion des mots anglais condensation et trail). Il y a plusieurs facteurs clés qui permettent la formation de ces derniers. «Les deux paramètres importants pour leur formation sont la température et la concentration en eau», explique François Garnier, professeur à l’École de technologie supérieure (ÉTS) et spécialiste en recherches sur l’aérospatial et l’environnement. Il y a deux types de traînées. Il y a celles formées par les moteurs, qui se retrouvent à l’arrière des avions. Il y a aussi celles formées par l’aérodynamisme de l’appareil. Ces dernières se retrouvent aux extrémités des ailes ou derrière les volets de l’avion. Pour le premier type, c’est comme pour une voiture. Le carburant, une fois consommé, quitte l’avion sous forme gazeuse. Ces particules deviennent alors un noyau de condensation pour la vapeur d’eau qui s’élève grâce à l’évaporation de l’eau sur la planète. «Les avions circulent en haute altitude, où la température peut atteindre -50°C. Il y a donc une cristallisation des gouttelettes d’eau qui circulent librement dans l’air et qui se collent aux particules de carburant consommé», décrit le professeur du département de génie mécanique de l’ÉTS. Cette rencontre entre les particules de carburant consommé, la vapeur d’eau et une température suffisamment froide pour la cristallisation de l’eau permet la formation de traînées de condensation. «Pour le deuxième type, c’est plus compliqué, poursuit le professeur. Lorsqu’un avion vole, il y a une dépression qui s’opère sur l’aile et il y a une surpression en dessous de l’aile. L’avion est aspiré plus que porté.» Francis, pilote de ligne avec près de 10 ans d’expérience, dont 2000 heures de vol, précise qu’un changement de pression implique un changement de température. Par conséquent, ces différences de pression importantes peuvent créer un changement de phase de l’eau qui circule en l’air et, ainsi, former des traînées de condensation. Ce phénomène est observable généralement lors du décollage ou de l’atterrissage, précise M. Garnier. Les traînées de condensation formées derrière un avion s’apparentent à des nuages naturels de type cirrus. Texte de Ludovik Roy, Initiative de journalisme local, Journal des voisins