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Réal Brais, d'un HLM à l'ONU

le vendredi 19 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 19 février 2016

LOGEMENT. Réal Brais, militant longueuillois du Comité logement Rive-Sud, représentera le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) lors de la comparution du Canada devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'ONU réuni à Genève, les 24 et 25 février.

Réal Brais entend s'appuyer sur la réalité qu'il rencontre comme locataire pour étayer son plaidoyer devant l'ONU.

«Je ne suis pas pauvre, mais je connais très bien cette réalité. Mon loyer retient 65% de mon budget mensuel ce qui fait qu'il ne me reste que 350$ pour payer mes médicaments et mon épicerie; c'est très peu, précise-t-il et je connais des personnes qui sont dans une situation beaucoup plus précaire que la mienne.»

Le militant de longue date s'inquiète notamment des conséquences des politiques d’austérité du gouvernement Couillard sur l’éducation et à la santé.

«Le projet de loi 70 présentement à l'étude à l'Assemblée nationale pourrait entraîner un accroissement de la pauvreté en rendant obligatoire la participation au Programme Objectif emploi des personnes faisant une première demande à l'aide sociale, sous peine de voir leur prestation réduite de moitié,» s'inquiète-il.

«Le Canada est un pays riche, c'est anormal qu'il y ait tant de personnes dans la précarité, poursuit-il. Il faut que nos gouvernements se réveillent! C'est pour ça que je vais à Genève.»

Recommandations restées lettre morte

Il s'agira de la première comparution en 10 ans du Canada et des provinces devant l'ONU.

Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, qui sera aussi présent à Genève, a tenu à souligner que dans son dernier rapport, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'ONU avait exprimé de nombreuses inquiétudes quant au respect de plusieurs droits au Canada et avait fait de nombreuses recommandations qui sont pour la plupart restées lettre morte.

Il précise que le comité avait entre autres recommandé que les prestations sociales permettent de garantir la réalisation du droit à un niveau de vie suffisant. «En 2016, au Québec, la prestation de base à l'aide sociale n'atteint que 623$ par mois, ce qui est inférieur au coût moyen d'un logement d'une chambre à coucher, qui est de 648$ à Longueuil.»

«En ratifiant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le Canada et le Québec se sont engagés à progresser continuellement dans la réalisation des droits pour l'ensemble de la population. Or, c'est tout le contraire qui se passe présentement», ajoute-t-il.

Le FRAPRU souhaite que certaines de ses recommandations soient retenues par le comité d'experts de l'ONU. «On espère revenir de Genève avec un meilleur rapport de force pour négocier avec les différents paliers de gouvernement,» a ajouté Réal Brais.

Le FRAPRU

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est un regroupement pour le droit au logement, actif sur les enjeux d’aménagement urbain, de lutte contre la pauvreté et de promotion des droits sociaux.