Rébéka Groulx fait partie de l'élite montante de la gymnastique

RELÈVE. Pendant qu'aujourd'hui même, à Gatineau, les sœurs Victoria et Rose Woo livrent la compétition de gymnastique de leur vie en vue d'obtenir une place aux Jeux olympiques de Rio, une autre Brossardoise, Rébéka Groulx, 10 ans, fait rapidement sa place dans leur ombre, au club Gym Richelieu de Saint-Hubert.

Rébéka a épaté bien des connaisseurs aux Championnats de l'Est, à Québec, en mai. Pour y participer, celle qui avait débuté la dernière saison en pré-novice a gravi deux échelons en peu de temps, soit espoir 1 et 2. Et elle n’a pas raté son coup!

Médaille de bronze au sol, 5e à la poutre, 7e aux barres et 8e au saut, Rébéka a obtenu un surprenant 4e rang espoir 2 au concours complet individuel et la 2e place par équipe parmi les meilleures gymnastes de l'Ontario, du Québec et des Maritimes. Elle qui en était à sa 1re année d'éligibilité dans cette catégorie, contre plusieurs filles de 2e année, pourra y faire encore mieux l'an prochain. Mais elle se voit déjà plus loin, dans la catégorie novice, ce qui serait un autre pas de géant à son âge.

Valeurs familiales

L'athlète au sourire contagieux a de qui tenir puisqu'elle est la fille du couple d'haltérophiles Karine Turcotte et Sébastien Groulx, tous deux anciens membres du club Fortius de Brossard. Karine est triple médaillée des Jeux du Commonwealth de 2002 et Sébastien a participé aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, tout comme Maryse Turcotte, sœur de Karine. Eux qui ont aussi un fils, William, excellent en danse, sont bien outillés pour aider leurs enfants.

«Nous comprenons le rôle des entraîneurs de haut niveau et ce qui vivent nos enfants, soutient Karine. Après leur avoir inculqué les valeurs du sport, nous évitons de leur mettre de la pression indue, pour que leurs motivations soient les leurs. Ça semble être le cas, alors nous les supportons, comme tous les parents!»

Rébéka jure en effet que la gymnastique est son choix. «J'aime aussi la danse, mais j'ai toujours demandé à mes parents de me laisser essayer la gymnastique. Dès mes premiers cours, j'ai aimé ça tout de suite. La danse est rapidement devenue une activité de loisir et la gymnastique, mon sport de compétition. J'ai toujours été une boule d'énergie qui faisait des acrobaties, même en danse. J'ai de beaux modèles en côtoyant Rose et Victoria, mais j'ai une autre idole, l'Américaine Simone Biles [triple championne du monde], qui est tellement puissante que ses mouvements semblent faciles.»

Rébéka a aussi des rêves, soit de prendre part à des compétitions internationales, elle qui aime les voyages et qui ne craint pas de sortir de sa zone de confort.

Elle est fière de sa compétition à Québec. «J'ai travaillé fort pour y participer et ma 4e place me prouvait ma constance. Je suis favorisée par ma force musculaire et je suis à l'aise acrobatiquement. Je suis par contre intimidée par les appareils en hauteur; une chute à la poutre ou aux barres nous fait plus mal paraître. Même si la poutre est mon meilleur appareil, j'ai eu la 3e place au sol car j'étais moins stressée, je fonçais sans rien craindre. Je travaille à mieux gérer mes routines et améliorer ma flexibilité, même si elle est déjà bonne. Mes barres sont plus difficiles, car j'ai de petites mains qui glissent, mais ça devrait s'améliorer avec le temps.»

Encensée par son entraîneur

L'entraîneur-chef de Gym-Richelieu, Michel Charron, reconnaît beaucoup de potentiel chez Rébéka.

«Elle est toujours souriante, volontaire et persévérante. Elle prend bien la pression et ses parents l'aident à bien relativiser les choses. Elle a encore des choses à prouver mais c’est une brillante gymnaste de la relève. Le défi de passer chez les novices sera exigeant, mais elle s'y donne déjà avec entrain.»

Rébéka en rajoute. «Ce que j'aime le plus en gymnastique est d'apprendre de nouveaux mouvements. Même si la saison morte arrive, je serai très occupée à apprendre de nouvelles routines pour les novices. J'aime ça et j'ai tout à gagner», conclut-elle.