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Réduire les risques de morsures en apprenant à « parler chien »

le jeudi 25 avril 2019
Modifié à 16 h 26 min le 25 avril 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ANIMAUX. Le chien est un grand observateur de nos faits et gestes et ainsi devrait être l’humain avec son fidèle compagnon. Une meilleure compréhension et communication sont des outils essentiels pour éviter les situations conflictuelles et les morsures. C’est sur ce principe que se basent la zoothérapeute et coach anthropPaNimal Mance Lamothe ainsi que l’éducatrice canine Annick Van Craenen, qui proposent des conférences pour apprendre à décoder le langage canin. Alors que Mme Van Craenen adopte une approche davantage axée sur le chien, Mme Lamothe s’intéresse tout particulièrement à l’humain et à sa façon d’entrer en relation avec le chien. Deux approches parallèles qui se complètent bien, et qui fournissent des exemples concrets à ceux qui veulent mieux comprendre les agissements de leur compagnon canin. «On amène les gens à porter d’autres lunettes, à aller «parler chien», à entrer dans leur univers, expose Mance Lamothe. Quand on rejoint l’autre vers un «milieu», dans sa façon de percevoir le monde, c’est une recette gagnante.» La zoothérapeute fait valoir que la communication, tant que les chiens et les humains, passe par trois voies: 5% par la parole, 40% par ce qui est vocal (intonation, débit, etc.) et 55% par le non-verbal. «C’est cette voie que les chiens utilisent pour entrer dans notre monde. Ils sont de fins observateur de nos gestes, intonation, ils modulent leurs réactions de cette façon.» De la même manière, c’est tout le corps du chien qui «parle», de la gueule aux yeux, en passant par le poil et la queue. «C’est à nous, à notre tour, d’être fins observateurs!» Décoder La conférence explique donc l’ensemble des signaux que les chiens peuvent envoyer aux humains, aux animaux ou même aux objets qui les entourent. Par exemple, un chien qui baille continuellement n’est pas forcément fatigué, mais exprime un malaise par rapport à son environnement. Des codes qui doivent aussi être compris selon le contexte. «Un chien qui s’ébroue plusieurs fois, c’est un déstresseur», illustre Mme Lamothe. Elle indique qu’il est important d’être à l’écoute de ces signes, car si l’humain en fait fi, le chien en viendra à ne plus les faire. «C’est ce qui peut mener à une escalade, ça peut amener le chien à mordre, avise-t-elle. En général, si on est à l’écoute, on peut prévenir beaucoup d’incidents.» L’un des signaux parmi les moins bien compris est peut-être celui d’associer des battements de la queue à un chien forcément de bonne humeur. «Si vous passez devant un terrain clôturé et que tout le corps du chien est penché vers l’avant et qu’il bouge la queue, il n’est pas content du tout, ... au contraire.» Le bon chien pour le bon maître Toute race de chien a sa caractéristique qui lui est propre. D’où l’importance, croit Mme Lamothe, de choisir un chien qui correspond à son mode de vie. «Toutes les races de chiens ont été créées pour nos besoins. On doit être à l’affût de ça», avance-t-elle. Elle donne en exemple les terriers, dont la force réside dans leur capacité de creuser, pour trouver du gibier. Il est donc fort possible qu’ils soient tentés de faire des trous dans la cour arrière. «Plutôt que de se fâcher et de sublimer sa vraie nature, on peut lui donner des temps, des endroits où il peut assouvir ça», suggère la coach. Questionnée concernant la nature des pitbulls, Mme Lamothe explique que les chiens de type «molosse» cumulent particulièrement beaucoup d’énergie. «Si on ne leur permet pas de canaliser ça, ça peut donner quelque chose d’imprévisible.» Quant à la réglementation entourant l’interdiction de certaines races de chiens, Mme Lamothe se garde de trancher. Elle est d’avis que la solution se trouvera grâce au dialogue avec les spécialistes comme les vétérinaires, intervenants et comportementalistes, ainsi que ceux qui rédigent les réglementation. «La recette idéale n’a pas encore été trouvée, mais c’est en gardant en tête à la fois le bien-être humain et animal qu’on trouvera des pistes.» Les fondatrices de Toutanima éducation canine présentent une conférence sur le cyno-langage le 4 mai à 13h30, à la Maison Tremplin (267, rue Toulouse, Longueuil). Coût: 30$. Réservation: toutanima.com/conference ou à inscription@toutanima.com