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REM sur la Rive-Sud : l’échéancier est repoussé de 6 mois

le mercredi 11 novembre 2020
Modifié à 8 h 51 min le 21 octobre 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Avec les impacts de la COVID-19 sur l’approvisionnement, la mobilité de la main-d’œuvre spécialisée et les mesures mises en place sur les chantier, l’échéancier de l’antenne de la Rive-Sud du Réseau express métropolitain (REM) est repoussé de trois à six mois, passant de la fin 2021 au printemps/été 2022.

La mise en arrêt des chantiers le 24 mars, et leur reprise graduelle entre mai et juin, expliquent en partie ce retard. Des mesures ont aussi été instaurées sur les chantiers afin d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs : règles de distanciation physique, stations de désinfection et de lavage des mains, et suivis par formulaire auprès des employés.

Malgré la poursuite des travaux, les effets sont encore tangibles à ce jour.

«La pandémie , c’est pas fini. On a encore des impacts liés à la fermeture des frontières, avec le mouvement du personnel spécialisé», a expliqué le président et chef de la direction de CDPQ Infra Macky Tall, lors d’une conférence de presse de la CDPQ Infra et du bureau de projet du REM, le 11 novembre.

Des tests imminents

 L’antenne de la Rive-Sud demeure celle où les travaux sont le plus avancés : les stations Brossard et Du Quartier sont pratiquement complétées, la station Panama et le terminus d’autobus sont en cours de construction. Le centre d’entretien et de contrôlée est quant à lui achevé à 75%.

Les premières voitures du REM sont d’ailleurs arrivées en octobre, et seront dévoilées très prochainement. Dans le secteur de l’Île-des-Sœurs, le bétonnage des fondations de la station sont en cours, tout comme la construction de la structure aérienne.

Dès les prochaines semaines, il sera possible d’apercevoir des trains (vides) circuler sur 3 km de rails électrifiés, afin d’effectuer les premiers tests. Au printemps, un carrousel sera mis en place pour que les trains puissent tourner et fonctionner en mode plus automatisé.

D’ici à la fin de 2021, des voitures seront ajoutées, à raison de deux par mois.  Des tests d’intégration termineront cette étape avant la mise en service du REM, de la Rive-Sud jusqu’à la gare centrale.

Deux imprévus majeurs

Les retards sont plus significatifs en ce qui concerne la mise en service du REM entre la Gare centrale et la station Du Ruisseau, repoussée à l’automne 2023, soit 18 mois plus tard que ce que prédisait l’échéancier de 2018.

Conséquemment, l’antenne menant à l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, la dernière à entrer en service, sera prête à la fin 2024. En plus de la pandémie, deux imprévus sont en cause, à commencer par la détonation, le 21 juillet, d’une charge explosive centenaire dans le tunnel Mont-Royal, dont les travaux de modernisation ont été entamés. Aucun travailleur n’a été blessé.

Cette détonation proviendrait de résidus d’explosifs contenus dans un ancien trou de forage, remontant à la période de construction du tunnel. Les conditions dans lesquelles les travaux ont pu reprendre ont été établies par la CNESST.

Ainsi, les forages sont désormais effectués à distance, au moyen de caméras. Cela entraîne notamment comme conséquence qu’il n’est plus possible de mener plusieurs tâches en parallèle à l’intérieur du tunnel. Par ailleurs, une série de tests effectués sur le tronçon du tunnel sous l’avenue McGill College a révélé des conditions de détérioration très avancée. CDPQ Infra affirme avoir choisi les mesures de renforcement ayant le moins d’impact sur la circulation et l’ensemble des activités de Montréal.

«Aucun compromis ne serait acceptable en ce qui a trait à la sécurité des ouvriers et du public; il importe de prendre toutes les mesures qui s’imposent tout en continuant de gérer notre échéancier de façon serrée», a soutenu Jean-Marc Arbaud, directeur général de CDPQ Infra.

Dépassements de coûts

La CDPQ Infra n’a pu chiffrer pour l’instant les dépassements de coûts que représentent ces impacts et retards. Les 80 M$ estimés pour les seuls travaux de renforcement des poutres et de la structure de la voûte du tunnel sous la rue McGill College donnent toutefois un aperçu de leur ampleur.

Quant à savoir qui paiera pour ces dépassements de coûts, M. Tall a indiqué que «l’on aura des discussion avec nos partenaires, notre consortium, pour voir quelle partie du coût sera assumé par qui. Mais la CDPQ Infra fera le nécessaire» pour mener à bien le projet. La construction du REM représente plus d’une vingtaine de chantiers tant à Montréal que sur la Rive-Nord et la Rive-Sud.