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Repêché dans la LCF, Rossini Sandjong-Djabome réalise son rêve

le vendredi 08 mai 2020
Modifié à 10 h 02 min le 28 juillet 2022
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Une semaine après avoir été sélectionné par les Eskimos d’Edmonton lors du repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF), Rossini Sandjong-Djabome peine encore à décrire les émotions qui l’ont habité pendant ce moment qu’il qualifie néanmoins d’émouvant et excitant.

«J’ai écouté le repêchage à la télé avec des proches et coéquipiers à Toronto, raconte le joueur de l’Université York. Mon ami a été choisi au 58e rang, puis je l’ai été au 59e rang. Tout le monde criait et sautait. Je parlais au téléphone avec ma famille et elle était en pleurs.»

Depuis, il a renoué avec elle à Longueuil, où il a célébré en grand à son retour au domicile familial. «Ils m’ont organisé une fête surprise, avec un gâteau en plus!» précise-t-il, enthousiaste.

Si l’athlète de 24 ans a pu concrétiser son rêve, ce fut au prix de grands efforts, souligne-t-il.

«Je me suis inscrit dans un programme universitaire en anglais, même si ce n’était pas ma langue maternelle. J’ai complété mon baccalauréat et j’ai été accepté à la maîtrise en relations internationales. Puis, je me suis entraîné pendant un mois à Los Angeles avec des entraîneurs qui côtoient des joueurs professionnels de la Ligue nationale de football (NFL), relate-t-il.

Ça demande beaucoup, mais si on travaille fort, ça marche!» Le capitaine de l’équipe de l’Université York a discuté par vidéoconférence avec la plupart des formations de la LCF. Il ne savait pas si une équipe ou une autre allait pencher pour lui.

«J’étais très stressé. Une chance que mes proches étaient là pour me calmer pendant la sélection », confie Rossini Sandjong-Djabome.

Chez les Eskimos, sa vitesse et son leadership seront ses principaux atouts dans la course à un poste parmi les partants, estime le dynamique ailier défensif. «Je peux contribuer sur les unités spéciales, notamment, explique le Longueuillois. Je me démarque aussi par mon esprit d’équipe. Je ferai tout en mon possible pour être sur l’équipe la saison prochaine.»

Si saison il y a, convient-il. Cette dernière doit débuter le 11 juin. La direction des Eskimos l’a appelé le 5 mai pour le rassurer à ce sujet.

«Aussitôt que la ligue aura le feu vert des autorités pour commencer ses activités, je me rendrai à Edmonton», explique-t-il.

Entre sa maîtrise et son camp d’entraînement, le footballeur s’accorde du temps pour opérer un organisme à but non lucratif qu’il a mis sur pied avec trois amis.

«Tiny Strides vise à aider les jeunes en les soutenant financièrement à travers le sport», relate le jeune philanthrope.

Un entraîneur fier

Selon son entraîneur qui a assisté à ses débuts au football, Rossini Sandjong-Djabome récolte ce qu’il a semé, le qualifiant au passage «de prototype parfait du joueur qu’on aime voir réussir». Il ne tarit pas d’éloges envers son ancien protégé de l’école secondaire Jacques-Rousseau.

«Il est tellement gentil. C’est un être exceptionnel, discipliné, focus et toujours souriant », énumère Érick Guindon.

C’est ce dernier qui a proposé au jeune homme de s’initier au football, puisqu’il avait le physique approprié, notamment. M. Guindon partage d’ailleurs une anecdote savoureuse qui illustre la personnalité du joueur.

«Je l’ai placé sur la ligne défensive et lui ai expliqué que son objectif était d’empêcher les joueurs devant lui de passer. Il y arrivait difficilement, mais il n’arrêtait pas de rire et de sourire. Je lui ai demandé pourquoi il riait. Il m’a dit qu’il était simplement heureux d’être sur le terrain et de jouer», raconte son ancien entraîneur.

Pour sa part, Rossini Sandjong-Djabome n’a pas oublié ses belles années avec l’équipe de Jacques-Rousseau.

«C’est là que tout a commencé. Érick m’a toujours appuyé en me donnant des conseils», souligne celui qui l’a téléphoné après le repêchage.