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Saint-Lambert pourrait être forcée de couper une cinquantaine d’arbres matures

le mardi 02 mai 2023
Modifié à 9 h 55 min le 09 mai 2023
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Les arbres sur le terre-plein du boul. Union pourraient disparaître lors de la réfection de la rue. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

La réfection du boul. Union à Saint-Lambert pourrait bien entraîner la coupe de la cinquantaine d’arbres matures qui se trouvent sur le terre-plein de la voie. Si le projet est d’envergure – il s’agit de la dépense la plus importante prévue au plan triennal d’immobilisations (PTI) 2023-2024-2025 – les citoyens et les élus souhaitent trouver une façon de garder les arbres en vie.

Dans le PTI, un montant de 9 M$ est prévu en 2024 et un autre en 2025 pour la réfection du boul. Union, de l’avenue Hickson, ainsi que de quelques portions des rues transversales entre ces deux artères.

«L’infrastructure souterraine est complètement désuète. Si vous voyiez les caméras qui se promènent dans les égouts de cette rue-là, vous exigeriez que ça se fasse le plus rapidement possible», a noté la conseillère du secteur, Julie Bourgoin, lors de la séance du 20 mars.

Pourtant, de nombreux citoyens étaient présents à la séance suivante, celle du 17 avril, non pas pour réclamer l’aboutissement de la réfection, mais plutôt parce qu’ils sont inquiets pour la survie des arbres sur le terre-plein du boul. Union.

«Ce n’est pas vrai que la seule solution, c’est de couper les arbres matures», a affirmé l’un d’entre eux.

À la recherche d’expertise

Si les travaux ne s’amorceront pas avant 2024, il en a été question au conseil municipal parce que la Ville est en phase d’avant-projet et pour un projet d’une telle complexité, la préparation doit se faire pratiquement une année à l’avance, a souligné le directeur général de Saint-Lambert, Jasmin Savard.

«Pour que le projet puisse aller de l’avant, il faut avoir des orientations claires en mai, pour entrer à la phase de conception et éventuellement aller à autres étapes», a-t-il mentionné, tout en précisant que l’équipe du génie n’avait pas d’apriori pour la coupe des arbres.

La Ville a d’ailleurs mandaté deux experts externes, un ingénieur forestier et un architecte paysagiste, afin de l’appuyer dans sa démarche d’avant-projet.

«À notre époque, couper 51 arbres, c’est dramatique.»

-Pascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert

Selon l’équipe du génie, qui a déjà travaillé en partie sur l’avant-projet, les interventions auront des impacts sur les arbres, a également indiqué M. Savard.

«Ce que l’on essaie de chercher avec les experts, c’est comment minimiser [l’impact sur les arbres] le plus possible. Est-ce qu’il y a des techniques qui peuvent être utilisées, est-ce que dans sa conception actuelle, il y a une méthodologie qui permettrait de réduire l’impact? Mais évidemment, chaque arbre et chaque entrée a ses contraintes», a expliqué le directeur général.  

«Si en mai, avec les données, ce n’est pas possible d’aller de l’avant ou le conseil ne va pas de l’avant, bien on reportera. Mais pour aller de l’avant, il faut avoir l’état de la situation en mai, juin», a-t-il ajouté.

Séance d’information

Une séance d’informations, avec les experts externes, devrait être présentée aux citoyens du secteur lorsque les informations seront disponibles. Dans un scénario idéal, la rencontre se ferait au cours du mois de mai, a noté Mme Bourgoin.

Pour sa part, la mairesse Pascale Mongrain a exprimé à quelques reprises son inquiétude par rapport aux arbres du tronçon. Selon elle, la décision reviendra cependant aux citoyens du secteur.

«Il demeure que les travaux sur ces rues-là desservent les citoyens de ces rues-là et eux-mêmes depuis quelques années subissent les aléas d’avoir des conduits finis. Si ces mêmes gens-là nous disent : on aimerait mieux plus de travail d’analyse, on est prêt à prendre le risque d’attendre un an de plus, je ne vois pas le dommage pour la Ville», a-t-elle déclaré.