Culture

Saison 2024-2025 du Théâtre de la Ville : 35 ans et des nouveautés 

le mercredi 08 mai 2024
Modifié à 10 h 18 min le 09 mai 2024
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

 

Pour cette 35e saison du Théâtre de la Ville, pas de thématique spéciale ni de grand rassemblement, mais la programmation la plus imposante que la salle n’ait jamais proposée – 110 spectacles – , deux nouveautés et la bonification de la série Étincelles, dédiée à la relève.

Un 35e anniversaire, «ça nous rend très fébrile, car on aura plein d’activités tout au long de l’année», a témoigné la directrice générale Dominique Lapierre, deux heures avant le spectacle de dévoilement, le 6 mai.

Parmi ces nouveautés, des spectacles déjà annoncés qui débuteront dès la fin août, dans le cadre de la série Rendez-vous d’une fin d’été. 

«On veut occuper un petit peu plus notre été, un petit peu plus nos lieux, alors que d’habitude, on commence à la mi-septembre», explique-t-elle.

Au programme, des valeurs sûres tels une troisième représentation d’Alexandra Stréliski, Lili St-Cyr et de l’humour.

Autre nouveauté : un ciné-club, nommé Le cinéma d’à côté. Six films québécois seront projetés, et certains seront suivis de discussions avec des artisans du film.

La série Étincelles, consacrée aux artistes de la relève, sera quant à elle augmentée de trois spectacles. 

De tout pour tous

Fidèle à la mission pluridisciplinaire du Théâtre de la Ville, la programmation qui se déploie sous le thème «Toujours près de vous» propose une variété de spectacles, alliant valeurs sûres et découvertes.  

À commencer par une forte proposition en théâtre, qui inclut entre autres La dernière cassette (Olivier Choinière), Agamemnon in fire (Hilaire St-Laurent), Deux femmes en or (Catherine Léger/Philippe Lambert) et Incendies (Wajdi Mouawad/Elkahna et Ines Talbi).

Quelque peu mal à l’aise de cibler des artistes en particulier, Mme Lapierre s’est prêtée tout de même à l’exercice de nommer quelques coups de cœur. 

«Véranda, ils sont fabuleux, des jeunes tellement dynamiques! […] Étienne Fletcher, c’est à découvrir également, un coup de cœur», énumère-t-elle

Durant la soirée, la gagnante de la 27e édition des Francouvertes Jeanne Côté, l’auteur-compositeur-interprète Alex Nevsky, qui propose un spectacle instrumental, et Véranda ont foulé la scène de la salle Pratt & Whitney Canada. 

L’Ensemble En direct de l’univers, qui livrera un festif spectacle du temps des Fêtes, a offert un medley de Jean-Pierre Ferland. 

(Photo: Gracieuseté – Sylvain Légaré)

 

Les choristes d'En direct de l'univers et Jean-Benoit Lasanté (Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Le duo de cirque Agathe et Adrien a aussi donné un aperçu de son spectacle N.Ormes, où les rôles de porteur et voltigeur sont inversés, interchangeables.

(Photo: Gracieuseté – Sylvain Légaré)

Le spectacle est né du questionnement selon lequel, à partir du moment où les deux artistes ont les mêmes mensurations, pourquoi devraient-ils se restreindre aux schémas habituels? «Au bout de trois ans, on avait assez de vocabulaire, pour une pièce d’une heure de mains à mains», exprime Adrien.

Un processus qui mène à réfléchir au consentement, et qui sort les artistes, dans leur chorégraphie, de dynamique de pouvoirs et tensions. 

Agathe et Adrien (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

La démarche a eu des répercussions chez les athlètes. «Ç’a changé en terme de personnalité, ç’a épanoui beaucoup de choses. Le fait d’essayer plusieurs nouvelles choses, de comprendre les challenges, contraintes et plaisirs de l’autre rôle. Il y a toute une réappropriation de mon corps où je me suis enfin sentie bien dans mon corps petit et super fort. Et pour Adrien, il a une écoute super forte. En tant que voltigeur, c’est très précieux», indique Agathe.

Prises de risques

Après les soubresauts de la pandémie, le Théâtre de la Ville estime avoir retrouvé son public cette saison. 

L’aide à la billetterie dont a bénéficié le TDLV se termine en janvier; un coup de pouce qui a donné de l’audace à l’équipe, notamment avec la série Étincelles. 

Le Théâtre est toutefois toujours en attente d’une réponse du Conseil des arts et des lettres du Québec en matière de financement. Les «échos ne sont pas très positifs» quant à une éventuelle augmentation de l’aide au fonctionnement 2024-2025, admet Mme Lapierre.

Cela n’a pas empêché la prise de risques pour la saison 2024-2025, «quitte à faire un déficit, pour se réajuster l’année suivante, avance la directrice. Mais si on n’a pas l’aide, il y aura un impact dans la prochaine programmation 2025-2026.»

18 500 élèves

Le Théâtre de la Ville se donne pour objectif cette saison d’accueillir 18 500 enfants. 

En plus du partenaire Desjardins, deux autres se sont ajoutés (Jean Coutu et Power Corporation). «On est toujours en recherche de financement privé pour offrir cette programmation à la communauté. Ce sont des choses plus nichées, qui ne rapportent pas nécessairement financièrement, mais qui rapportent tellement pour la société. Alors on essaie de miser là-dessus.»