Saison du Théâtre de la Ville:Voyage vers l'ailleurs et les émotions

SPECTACLES. Difficile pour la directrice artistique et la programmatrice du Théâtre de la Ville (TDLV), Anne-Marie Provencher et Joanne Aubry, d'identifier des coups de cœur parmi la soixantaine de spectacles qui garnissent la riche saison 2016-2017, car ces oeuvres sont toutes tombées dans l'œil du comité de programmation. Tentons alors un survol, pour dénicher quelques perles et grands moments.
Théâtre du dépaysement
«Si vous avez le goût du dépaysement en théâtre vous serez comblés! C'est une invitation au voyage», résume Anne-Marie Provencher. D'abord, les voyages au sens propre: Norge transporte en Norvège; Guerre et paix et le Loup bleu en Russie; Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran à Paris – avec la rencontre entre un jeune juif et un épicier arabe; et Bibish de Kinshasa à Kinshasa, au Congo.
Quant à Tribus, la pièce propose une voyage métaphorique au cœur d'une famille dont le fils est malentendant. «Avec La Cantate intérieure, on retrouve un homme qui ne connaît rien aux arts et qui se retrouve plongé dans une installation visuelle. Une réflexion sur l'art, qui dit vrai ou pas, sur comment s'approprier les œuvres», décrit Mme Provencher.
Le théâtre musical Des fraises en janvier a connu un tel succès depuis le lancement de la saison que deux représentations se sont ajoutées.
En chanson, Pierre Flynn, Richard Séguin, Sept jours en mai, Cœur de pirate – pour une première fois au Théâtre de la Ville) – Les sœurs Boulay, Saratoga, Renée Martel et Patrick Norman font partie des têtes d'affiches.
«On fait le choix éditorial de présenter de la chanson francophone», avance Joanne Aubry. Seule – et belle – exception: Groenland, dont le membre Jean-Vivier Lévesque – fils du célèbre Raymond – a grandi à Longueuil.
Secrets bien gardés
Le spectacle jazz du Lambertois Michel Cusson a su particulièrement toucher Joanne Aubry.
«Un spectacle en images et en musique, qui relate ce moment où Michel était sur la plage et qu'il a vu une femme jeter à l'eau une boîte pleine de photos, qu'il a récupérées. C'était les photos de toute une vie. Deux ans plus tard, il s'en est inspiré», relate la programmatrice.
Toujours côté jazz, le TDLV a aussi beaucoup à offrir avec Cordâme, une relecture des œuvres d'Érik Satie. «On a un public très fidèle en jazz, très curieux, note Mme Aubry. Les gens nous font confiance et ils embarquent.»
L'orgue dans tous ses états, un concert à la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, fera honneur à ce majestueux instrument, dans un spectacle auquel prendra part notamment l'organiste en résidence à la Maison symphonique Jean-Willy Kunz, et Paul Picard, percussionniste de Céline Dion.
Mme Aubry est aussi particulièrement fière de présenter Flamenco Vivo, une production d'Espagne. En danse, Ravages d'Alan Lake factori(e) allie danse, cinéma et travail avec la matière; une proposition intrigante déjà présentée à la Cinquième salle.
Dans le domaine des variétés, à noter que la revue de l'année 2016 dans le tordeur a été annulée et remplacée par Le 21e siècle des Zapartistes.
«Semer le désir»
Le théâtre jeune public occupe encore une fois une place de choix dans la programmation, avec des propositions variées – allant du théâtre cirque à la musique et les arts visuels en passant par l'histoire raconté – s'adressant à des groupes d'âges bien précis.
«On croit aux sorties en famille, soutient Anne-Marie Provencher. On choisit des spectacles qui ouvrent la pensée et fait découvrir des choses. On croit en cette idée de semer ce désir [pour le théâtre].»
Programmation complète au www.theatredelaville.qc.ca