Culture

Sale temps, chroniques et textes inédits de Jean-François Nadeau

le jeudi 21 juillet 2022
Modifié à 10 h 07 min le 22 juillet 2022

Depuis sa sortie, Sale temps, de Jean-François Nadeau, a figuré parmi les dix meilleures ventes des libraires indépendants du Québec. (Photo gracieuseté)

Dans le livre d’essais Sale temps, l’historien et journaliste au Devoir Jean-François Nadeau a réuni plusieurs de ses chroniques – des textes qu’il a bonifiés pour cet exercice – ainsi que des écrits inédits. 

«Ses textes s’emploient, avec un rare talent, à saisir ce qui appartient au temps. Le temps qui passe comme celui qui est passé, le temps suspendu de nos espérances comme les temps durs qui secouent l’actualité», décrit Lux Éditeur, chez qui a paru Sale temps en mai.

Les habitués des chroniques du lundi de ce Longueuillois reconnaîtront sa prose s’attachant à des détails de l’existence par lesquels «il sonde les servitudes de notre époque et rappelle que les chemins que l’histoire emprunte ne sont jamais tracés à l’avance».

Il évoque par exemple les montres, qui témoignent d’un rapport au temps différent – et d’une pression variable que celui-ci exerce – selon les individus qui les portent.

Son livre d’essais débute d’ailleurs par cette comparaison entre les montres suisses qu’arboraient les patrons et celles bon marché qu’ils offraient à leurs ouvriers comme cadeau de retraite. 

«Il y a une forme d’accumulation par les plus riches et on sait statistiquement que c’est allé en empirant dans les dernières années. C’est statistiquement prouvé que la théorie du ruissellement ne fonctionne pas, que l’argent des riches ne finit pas par profiter aux plus pauvres», exprimait d’ailleurs Jean-François Nadeau en entrevue au Devoir concernant cette opposition entre les riches et les pauvres qui traverse le livre.

(Photo gracieuseté)

Dans Sale temps, l’historien s’insurge contre l’injustice, d’avis que «le sale temps» n’affecte jamais les «petits malins enclins à répéter qu’il suffisait à chacun, en prévision de la crise, d’avoir mis de l’argent de côté, relève-t-il dans son plus récent ouvrage. En faisant toujours appel à la seule volonté individuelle, ils ignorent volontiers les empêchements structuraux venus du monde social. Le sale temps apparemment n’éclabousse jamais ces gens.» (A.D.)