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Se lancer en affaires à l’aube de ses 50 ans : l’inspirante histoire d’une femme entreprenante

le lundi 06 mai 2024
Modifié à 13 h 11 min le 14 mai 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

À l’aube de ses 50 ans, Laurence Morielli Spagnolo a fondé Saveurs des Alpes et espère faire découvrir bientôt les tourtons aux Québécois. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Vous connaissez les tourtons? Il s’agit d’un beignet de pâte feuilletée farci d’une purée et frit dans l’huile. Laurence Morielli Spagnolo, présidente fondatrice de Saveurs des Alpes, pourrait bien faire découvrir cette spécialité culinaire des Hautes-Alpes aux Québécois très bientôt. À l’aube de ses 50 ans, se sentant bloquée au niveau professionnel, elle a récemment décidé de quitter le salariat pour devenir femme d’affaires. 

C’est au Salon international de l’alimentation (SIAL) de Montréal du 15 au 17 mai que la résidente de La Prairie dont la compagnie est membre de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Roussillon fera ses premiers pas comme entrepreneure en tant que distributrice des tourtons de la compagnie française Papi Ours. 

«On a 20 à 30 secondes pour convaincre les acheteurs potentiels de la qualité de notre produit, lance-t-elle. Un pitch d’ascenseur comme on dit dans le milieu !»

Recherche d’une vie meilleure
L’histoire de Mme Morielli Spagnolo n’a rien de banale. En 2012, en compagnie de son époux et de ses trois garçons, âgés alors de 2, 8 et 14 ans, elle quitte le sud de la France pour le Québec. 

«C’est une accumulation de petites choses, l’incivilité, le manque d’espoir en l’avenir, qui nous ont persuadé de quitter la France pour le Québec», raconte-elle dans un café de La Prairie.

Programmeur, son mari travaille en informatique à Brossard. En peu de temps, la Québécoise d’adoption, qui était responsable des communications pour la Ville d’Avignon, se déniche un emploi en marketing pour une compagnie d’informatique, également à Brossard. 

Mme Morielli Spagnolo connaissait un peu le Québec pour avoir effectué un stage au Moulin Légaré de Saint-Eustache en 1996. «À cette époque, jamais je n’aurais pensé vivre au Québec un jour!»  

D’une expérience à l’autre
Après deux ans, la future entrepreneure déniche un autre emploi comme coordonnatrice des ventes et du marketing pour une compagnie de location d’uniformes à Montréal et, trois ans plus tard, elle fait le saut chez Signel de Saint-Mathieu où elle est rapidement nommée directrice des ventes.

Mais le sentiment d’être bloquée, de ne plus pouvoir avancer, se fait sentir. Après six ans passée chez Signel, la dynamique femme décide de devenir sa propre patronne! 

Plan d’affaires flexible
En 2022, elle s’inscrit à une formation en lancement d’entreprise. Un nouvel univers s’ouvre devant elle. «Au début, je me voyais cuisiner des tourtons dans ma cuisine et les vendre dans un petit kiosque au Marché des jardiniers. Puis, je me suis tournée vers une version plus  commerciale de tourton adaptée au palais des Québécois en remplaçant le reblochon par du cheddar.»

L’intrépide dame multiplie les démarches et déniche un cuisinier en recherche et développement. «Dans ce domaine, les recettes sont calculées au milligramme près afin que le produit soit toujours le même.»  Finalement, quatre recettes sont développées. 

«Malheureusement, je n’ai pas trouvé de manufacturier intéressé à fabriquer mes tourtons en raison de la faible quantité que je pouvais commander au début», explique-t-elle.

Basta!
Sans se décourager, Mme Morielli Spagnolo découvre néanmoins qu’en affaires la route du succès est sinueuse et parsemée d’embûches. En janvier dernier, basta! Elle s’envole en France rencontrer un fabricant de tourtons bien établi de Gap, dans les Alpes françaises. «Gap, c’est la pays du tourton!»

Tourtons aux pommes de terre. On le prépare à la friteuse ou au four. (Photo gracieuseté Saveurs des Alpes)

Convaincue et convaincante, elle discute avec Papi Ours, qui fabrique aussi des ravioles et des oreilles d’âne (sorte de gratin aux épinard) et devient sa distributrice. 

«J’ai modifié mon plan d’affaires à trois reprises!» lance-t-elle en riant.

SIAL
La femme d’affaires en elle le sait : le SIAL Canada est non seulement le point de rendez-vous de l'industrie agroalimentaire canadienne, mais aussi la porte d'entrée privilégiée vers le marché américain et international. Cette année, le SIAL regroupe plus de 800 exposants nationaux et internationaux venus de 44 pays et attend plus de 21 000 visiteurs professionnels du Canada, des États-Unis mais aussi de 75 autres pays étrangers.

Les tourtons sont offerts en version salée (l’original à la purée de pomme de terre, poireaux, oignons mais aussi : pomme de terre et épinard / fromage de chèvre / pomme de terre et reblochon / tomate, poivron, basilic) et en version sucrée (chocolat / pomme).

Si elle espère des commandes fermes, Mme Morielli Spagnolo sera satisfaite d’obtenir des rendez-vous sérieux avec de potentiels clients intéressés à ses produits, qu’ils s’agissent de chaînes d’épiceries ou de joueurs des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration ou des institutions.

«Mon plan de commercialisation est prêt! Je sais quel pourcentage reviendra au fabricant, au distributeur et au commerçant. J’ai hâte de commencer», lance-t-elle les yeux pétillants.


Réseau :

  • Chambre de commerce et d’industrie du Grand Roussillon
  • Complexe X Cabinet conseil et centre de formation de Saint-Constant 
  • Réseau des femmes d’affaires du Québec
  • Carrefour de l'Industrie Bioalimentaire de l'île de Montréal (CIBÎM)

Ce qu’elle écoute :

  • Le podcast du marketing d’Estelle Ballot
  • Drôlement inspirant de Charles Côté
  • Ambitieuses et engagées de Vanessa Dabin Remignon

Ce qu’elle lit:

  • Start with why de Simon Sinek, ma bible !
  • Quand l’intuition trace ma route de Danièle Henkel
     

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