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Session en ligne au cégep Édouard-Montpetit: des défis considérables, mais « rien d’impossible »

le mardi 14 avril 2020
Modifié à 18 h 24 min le 15 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les étudiants du cégep Édouard-Montpetit poursuivront leur session grâce aux cours en ligne dès le 16 avril, après avoir bénéficié de journées d’encadrement. Pour reprendre de façon quasi normale le cours de la vie étudiante, l’établissement a dû depuis quelques semaines «penser en dehors de la boîte». Un nouveau calendrier scolaire a été adopté le 27 mars. Prolonger ou reporter trop loin la poursuite des cours n’était pas une option selon Sylvain Lambert, le directeur de l’établissement collégial. «On ne voulait pas attendre de savoir si ça reprendrait après le 4 mai. Si le laps de temps est trop grand avant la reprise, c’est la pire chose pour la réussite des étudiants», fait-il valoir. Il était à ses yeux important de maintenir la relation avec la communauté étudiante, ce qu’ont fait entre autres les enseignants, dont M. Lambert salue le dévouement et la mobilisation. Un «filet de sécurité» a été instauré pour les étudiants qui ont accès, à distance, aux services de psychologues, conseillers en orientation, ainsi que conseillers de services professionnels et adaptés.M. Lambert ne s’inquiète pas outre mesure des effets de ce bouleversement des dernières semaines. Les étudiants en technique, se trouvant dans un «continuum d’apprentissage», pourront au besoin reprendre certaines notions à l’automne. Les élèves qui arriveront du secondaire à la prochaine session, dans l’après-COVID-19, pourraient toutefois accuser un certain retard. «Est-ce que certaines notions de mathématiques n’auront pas été vues, par exemple? Il faudra y penser.» Solutions créatives Avant que les cours reprennent par la voie du numérique, les étudiants ont bénéficié de journées d’encadrement; une période de transition permettant la révision et l’expérimentation des nouveaux outils pour maîtriser l’école en ligne. Assurer la continuité des apprentissages pour l’ensemble des programmes était un défi de taille, admet le directeur général, «mais on n’a rien vu d’impossible.» Chaque enseignant ou département pourra employer des outils tels que Team ou Zoom, selon ses préférences de fonctionnalité et de confidentialité; des outils qui étaient, pour certains, déjà disponibles. Le volet théorique des cours sera plutôt facile à transmettre. Quant au volet pratique de certains cours, des laboratoires seront diffusés par capsules en ligne. Les manipulations seront remplacées par des tests. [caption id="attachment_73549" align="alignleft" width="297"] Sylvain Lambert, directeur général du cégep Édouard-Montpetit[/caption] Dans le cours «Image numérique fixe et en mouvement» du programme d'Arts visuels, les étudiants n’ont plus accès aux caméras prêtées par le cégep.  Leurs projets seront transposés sur cellulaire avec, par exemple, la contrainte de filmer à deux mètres de leur sujet. En arts visuels, des enseignants ont suggéré de peindre sans peinture, mais plutôt à partir des matériaux que les étudiants ont à leur disposition. D’autres seront appelés à faire leur «autoportrait de confiné». Dans certains programmes de l’École nationale d’aéronautique (ÉNA), l’accès à un logiciel particulièrement lourd était impossible à partir d’un portable standard. Les étudiants pourront prendre le contrôle à distance de l’ordinateur du cégep pour y accéder. «On se retrouve avec plein de solutions créatives», résume Sylvain Lambert. Quant aux examens et évaluations, ils auront toujours lieu, mais sous une forme différente. Le directeur général met en garde contre les tentatives de plagiat, alors que les outils pour le détecter se sont améliorés. L’Épreuve uniforme de français (ÉUF) sera annulée pour les finissants, seulement si les cours ne reprennent pas le 4 mai, selon les indications du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. L’avenir des stages fait encore l’objet de discussion avec le ministère. Abandons: un phénomène «marginal» Quelques étudiants ont été autorisés à mettre fin à leur session avec la mention «incomplet permanent», qui n’affecte pas leur cote R. Ils devront tout de même reprendre les cours manqués. Pour certains qui se retrouvaient abruptement dans une situation précaire, c’était simplement impossible de continuer. D’autres ont tout simplement abandonné leur session, sans avoir fourni une justification. La proportion demeure «marginale», note Sylvain Lambert. Si un petit groupe d’étudiants auraient préféré obtenir la note de passage sans poursuivre les cours, le directeur observe qu’une majorité d’étudiants souhaitent que la session soit menée à terme. «Ils veulent un diplôme qui a une valeur, qui leur permet d’accéder au marché du travail. C’est aussi ce souci qui nous guide.»   Fonds d’urgence Avec la collaboration de la Direction des affaires étudiantes et communautaires du cégep et de partenaires, la Fondation du Cégep Édouard-Montpetit a créé un fonds d’urgence pour venir en aide aux étudiants aux prises avec des besoins criants durant la crise actuelle. Plusieurs ne sont pas admissibles à l’aide financière des gouvernements, à l’assurance-emploi, aux prêts et bourses, ou ne bénéficient pas d’un soutien financier de leur conjoint ou de leurs parents. En quelques jours, plus de 500 étudiants ont signifié avoir besoin d’un appui financier. Pour faire un don : jedonneenligne.org/fdcem/BOURSESCOVID/   Service à l’auto Le cégep prêtera des ordinateurs portables aux étudiants qui n’en auraient pas en leur possession. Dès cette semaine, un système de «service à l’auto» sera mis en place pour récupérer les appareils dans le respect des mesures de distanciation sociale.   Contribuer à l’«effort de guerre» Depuis deux semaines, la clinique qui se trouve dans les murs du cégep a été transformée en clinique d’évaluation de la COVID-19, gérée par le Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est. Une collaboration est aussi assurée avec le GMF L’autre maison. Des professeurs ont été mis à contribution dans les hôpitaux de la région.