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Sœurs SNJM : des antiquités en vente, une mission qui se poursuit

Il y a 4 heures
Modifié à 16 h 02 min le 29 août 2025
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

De nombreux objets seront en vente ce 6 septembre. (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Il est de coutume pour le Centre Marie-Rose des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) d’ouvrir ses portes au public à la Journée du patrimoine religieux. À cette invitation s’ajoute ce 6 septembre une vente d’antiquités, meubles et autres objets dont la communauté doit se départir dans le contexte de la vente du bâtiment de la rue Saint-Charles Est à la Ville de Longueuil. 

Une semaine avant la vente, la petite chapelle de la Maison de la Congrégation rassemble déjà des lampes, courtepointes, horloges, vases, peintures (dont certaines faites par les religieuses), des souvenirs ramenés par les sœurs missionnaires, ensembles de vaisselle de diverses époques. Certains de ces ensembles, datant du début du 20e siècle, y ont sur chacune des tasses et assiettes le sceau des SNJM.

Un circuit sera établi afin que les visiteurs puissent circuler et jeter un œil aux antiquités en vente, tels que des bureaux, des chaises, des bibliothèques. Dans une petite salle à l’entrée, on retrouve un fauteuil roulant tout en bois, qui roule encore parfaitement bien. 

C’est à Longueuil qu’ont été rapatriés au fil des ans les collections et objets lorsque d’autres lieux de la Congrégation ont fermé leurs portes un peu partout au Québec. Le nombre d’objets en vente se compte par centaines. 

Les prix – très peu élevés – seront affichés sur la majorité des articles. Des antiquités et morceaux de plus grande valeur seront soumis à un encan silencieux.

Plusieurs meubles et chaises. Les antiquités de plus grande valeur feront l’objet d’un encan silencieux. (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

«Tout ce qui est mis en vente a fait l’objet d’une sélection rigoureuse, afin de s’assurer que tout ce qui relève du matrimoine soit conservé avec les archives», affirme Geneviève Noël, archiviste responsable du Service central des archives.

Ces artefacts rejoindront les archives de la Congrégation au Centre d’archives de la Fondation archives et patrimoine religieux du Grand Montréal (FAR), lieu de conservation et diffusion dans la Maison Morin à quelques pas de là. 

Quant aux objets religieux, ils ont été transférés à l’archidiocèse de Montréal afin d’être redistribués dans des paroisses catholiques de diverses origines culturelles. D’autres biens ont été donnés à des organismes.

Ce petit objet, à faire claquer entre les doigts, servait à demander le silence et à faire la discipline en classe. 

(Photos : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

«On est dans ce processus de disposer des biens depuis trois ans», évoque Hanane Hakkou, gestionnaire des finances.

En respect du souci de protection de l’environnement cher aux SNJM, ce qui est envoyé à la poubelle est réduit au minimum. «On est dans les trois R [réduire, recycler, réutiliser] à cœur de jour», image Bernard Voyer, directeur général de la Congrégation SNJM.

«La volonté est de redistribuer les possessions de la Congrégation aux personnes dans le milieu. Cette vente, c’est un peu un microcosme de ce qui a motivé à disposer du couvent, en le remettant à la municipalité pour maintenir son usage selon les valeurs de la Congrégation», explique-t-il.

Rappelons que la Ville a fait l’acquisition du bâtiment afin que des organismes en soient locataires. SNJM sera locataire d’un étage dans l’aile A, pendant 5 à 7 ans, mais devra avoir quitté le reste du couvent d’ici quelques mois.

Cette journée est aussi une occasion de rencontres, alors que des sœurs résidant à la Maison Jésus-Marie accueilleront les visiteurs. «C’est très important, cet échange entre les religieuses et le public, pour qu’elles discutent de leur mission, raconte l’histoire de certaines pièces», soutient Mme Noël.

Environ une centaine de religieuses résident à la Maison Jésus-Marie et son infirmerie. Certaines habitent toujours dans le couvent, qui abrite de nombreux bureaux.

Ce petit objet, à faire claquer entre les doigts, servait à demander le silence et à faire la discipline en classe. (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Ce n’est pas une fin

Lorsque la Congrégation avait annoncé en 2021 l’intention de vendre ce bâtiment, une animatrice provinciale avait parlé au Courrier du Sud’un deuil qui devait s’opérer chez les religieuses. 

«Oui, il y a une tristesse de vendre le premier couvent de la Congrégation, mais de savoir que la mission va se poursuivre, c’est quelque chose qui les allume», dit aujourd’hui Geneviève Noël.

«La Congrégation est arrivée à un point où elle a moins besoin de briques et de mortier, où elle doit se délester de la gestion immobilière pour continuer sa mission de façon plus légère», poursuit-elle.

Un travail continue tant à l’échelle du pays qu’à l’international, alors que les SNJM sont encore très actives avec des écoles aux États-Unis ou encore des missions au Lesotho et au Brésil, notamment. «Elles travaillent en grande sororité, avec plusieurs congrégations féminines, pour favoriser l’éducation en Afrique par exemple», illustre Mme Hakkou.

Parallèlement à leur mission d’éducation, elles sont actives dans la promotion de la justice sociale, par la lutte contre la traite humaine, la sensibilisation et l’accueil des personnes migrantes et réfugiées, et l’affirmation du droit humain à l’eau potable. 

« Figures de proue »

Bernard Voyer, Geneviève Noël et Hanane Hakkou abondent tous dans le même sens : les sœurs SNJM demeurent des figures de proue, car leur mission est toujours active et d’une grande actualité.

Une sœur vient travailler ici au bureau de province. Chaque matin, elle entre avec sa marchette…  Elle a été la première professeure d’informatique au Québec, à l’Université Laval!» relate M. Voyer.

Micheline Lanctôt racontait récemment à l’émission Bonsoir, Bonsoir comment ses études avec les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie l’avaient marquée. 

«C’étaient des sœurs éduquées qui étaient formées à l’éducation et elles nous formaient aux études. Elles ne nous envoyaient pas à l’université pour nous marier. Elles insistaient pour qu’on ait des carrières professionnelles, qu’on soit des professionnelles, qu’on aille aux études supérieures.»

«C’était des féministes, et elles demeurent féministes», ajoute Geneviève Noël.
 


Journée du 6 septembre

-Vente d’antiquités et d’objets, à l’intérieur et dans le garage

-Mini-exposition en plein air mettant en valeur artefacts, panneaux d’interprétation et diaporamas, sur l’influence des SNJM dans le développement des arts et sur leur mission actuelle

-13h30 : présentation guidée du site. Des religieuses rencontreront le public toute la journée. 

-De 9h à 16h