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Sophiane Méthot : un cycle olympique en santé qui la rend fière

le lundi 22 juillet 2024
Modifié à 14 h 31 min le 29 juillet 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

C’est une Sophiane Méthot sereine qui nous a rencontrés au club Gymnacentre de Montréal, où elle s’entraîne depuis quelques mois en vue des Jeux olympiques. Et pour cause. Après avoir vécu un cycle olympique qu’elle qualifie de «complexe» avant les Jeux de Tokyo en 2021, où elle n’a pu se qualifier, elle est aujourd’hui «au top top top» de sa forme et entend profiter à fond de ses premiers Jeux olympiques.

Sophiane Méthot ne garde pas un goût amer d’avoir raté la qualification en 2021. C’est plutôt de ne pas avoir eu sa chance qui la chicote.

«J’ai eu une énorme blessure qui a duré presque tout le processus des sélections olympiques, alors je n‘ai même pas pu savoir si j’étais à la hauteur pour pouvoir participer. C’est ça que j’ai trouvé le plus difficile», souligne celle qui a grandi à La Prairie et qui réside aujourd’hui à Saint-Hubert.

Ainsi, elle ne visait même pas une place aux Jeux de Paris, plutôt de passer à travers le processus des sélections en santé.

Un objectif qu’elle peut aujourd’hui cocher et qui la rend particulièrement fière.

«Éventuellement quand je suis rentrée dans le processus, d’autres choses se passaient dans ma tête. Mais de voir, comment j’étais bas dans le processus de Tokyo, jusqu’à maintenant où je suis à mon top top top au niveau physique, mental, émotionnel, pour moi, c’est quasiment un plus gros accomplissement que d’aller aux Jeux», indique-t-elle.

Sa bonne forme a d’ailleurs été confirmée le 7 juillet, alors qu’elle a remporté la médaille de bronze à la Coupe du monde de Coimbra, au Portugal.

 

Grande sportive depuis l’enfance, Sophiane Méthot participera à ses premiers Jeux olympiques à Paris. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Vicky Girard)

 

Deux heures et demie

La femme de 25 ans admet «avoir des objectifs» en vue des Jeux, notamment d’accéder à la finale et terminer parmi les huit meilleures. Mais elle souhaite aussi aller au-delà du résultat.

En effet, le jour de la compétition, elle effectuera une routine d’une quarantaine de secondes. Si elle passe en finale, elle fera une autre routine d’une quarantaine de secondes. Et après moins de trois heures, la compétition de trampoline sera terminée.

«C’est un deux heures et demie qui va passer extrêmement vite. Avec la nervosité, l’effet Jeux, je veux juste arriver là et ne pas avoir de regrets.»

– Sophiane Méthot

«C’est juste d’aller là-bas, de profiter du moment et d’être fière de moi. Oui, la compétition c’est important, mais ça reste un deux heures et demie de ma vie. Et la réalité, c’est que j’ai travaillé une quinzaine d’années en arrière pour ça. C’est vraiment de prendre conscience de l’opportunité, des efforts, de tout ce que j’ai traversé et me dire : "hey, j’ai réussi, je me suis rendue là" et d’arriver sur le trampoline et vraiment profiter de ce moment-là», soutient-elle.

Le feu de la compétition

C’est après avoir regardé le film Stick It avec sa mère que la petite Sophiane Méthot a voulu commencer la gymnastique artistique, à l’âge de huit ans. Toutefois, il n’y avait plus de place au club de sa région et elle a été redirigée vers un club d’acrosport, une discipline qui mélange gymnastique, danse et chorégraphie.

«C’est beaucoup plus d’avoir des habilités de flexibilité, de danse et de tumbling. C’était un peu moins ma force, alors mon entraîneur m’a fortement recommandé d’aller vers le trampoline et depuis ce temps-là, je n’ai jamais arrêté! C’est le trampoline qui m’a choisie!» raconte l’athlète.

À ce moment, Sophiane Méthot ne s’imaginait peut-être pas rivaliser avec les meilleures au monde, mais elle se voyait faire de la compétition. «J’avais ce petit feu-là de vouloir compétitionner», se remémore-t-elle, avant d’ajouter que «jamais dans mes plus grands rêves, j’aurais espéré aller aux Jeux olympiques».

«Je l’ai vraiment pris au jour le jour, année après année. Je faisais juste rentrer dans le gym, donner mon 100%. Éventuellement, j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe junior, puis l’équipe séniore. Et je commençais à voir que je pouvais me classer parmi l’élite mondiale, jusqu’à tout récemment où j’ai classé le pays pour les Jeux», ajoute-t-elle.

C’est à ses premiers championnats du monde, en 2017, en Bulgarie, où elle a remporté la médaille de bronze, qu’elle a vraiment commencé à croire en ses chances de participer aux Olympiques.

Sept ans plus tard, elle sera de la compétition.

«En bout de ligne, je vais me réveiller le matin et je vais faire ce que j’aime : j’embarque sur un trampoline et je vais faire la routine que j’ai faite des centaines de fois», philosophe-t-elle.

 

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