Sous un même toit depuis un an, deux sœurs ont célébré leurs 100 et 104 ans

Les célébrations des 104 ans de Marguerite Dupuis, le 12 décembre, et des 100 ans de sa sœur Rita Dupuis, le 3 janvier, se sont déroulées sobrement, à la Résidence L’Émérite de Brossard, où elles habitent. Mais seule la pandémie a imposé des festivités plus modestes; il ne faudrait surtout pas y voir un quelconque manque d’énergie de la part de ces deux femmes vives, drôles et allumées.

Pour marquer son centenaire, Rita Depuis a reçu un gros bouquet de fleurs, gracieuseté de la résidence. «J’ai été gâtée. Je ne m’attendais pas à ça. Je suis reçue comme une reine, il faut que je fasse mes preuves», relate-t-elle lors d’une entrevue sur Zoom, en compagnie de sa sœur. Marguerite a aussi reçu des fleurs et a eu la visite de ses deux fils, ses «grands garçons»… qui ont plus de 70 ans!

De «bons gênes»

Le secret de la longévité de ces deux sœurs demeure bien gardé, mais un coup d’œil du côté de la famille Dupuis donne un indice. Les deux femmes avaient huit frères et sœurs, tous décédés aujourd’hui, mais à un âge très avancé : 104, 99, 98, 96 ans… «On a des bons gênes!» constate Rita Dupuis, le bébé de la famille.

«Mais à goaler comme on se fait goaler là [à cause de la COVID], je ne durerai pas longtemps», renchérit Marguerite en riant.

Cette dernière admet d’ailleurs trouver le quotidien plutôt ennuyant en pleine pandémie. Sa sœur dit pour sa part accepter la situation. «Les restrictions, ce n’est pas agréable, concède-t-elle, mais dans l’ensemble, je l’accepte, le temps que ça va durer.»

Car autrement, ces deux femmes sont bien actives. Responsable des loisirs à L’Émérite, Francine Leblanc raconte que Marguerite Dupuis a pris part il y a deux ans à une sortie à la plage Saint-Zotique. La centenaire tenait à faire la longue marche, même en marchette, pour se rendre sur le bord du lac.

«C’était magnifique», se rappelle Mme Dupuis.

Sa sœur habite quant à elle L’Émérite depuis un an. Puis, invitées à se remémorer un beau souvenir d’enfance, Marguerite repense aux festivités de Noël «On avait des bas. Les cadeaux, c’était au Jour de l’An. C’était une vieille maison, ça fait nombre d’années. On s’en allait dans le passage. Le premier qui se réveillait, réveillait toute la gang et on regardait dans nos bas. C’était le party! On ne se couchait pas de la nuit!»

«Je m’en souviens, on sortait notre pomme et notre orange!» renchérit sa «petite» sœur.

Qui se ressemblent…

Leur mariage demeure pour chacune des deux centenaires un grand moment de leur vie.

Marguerite Dupuis, qui se qualifie de «trotteuse», a beaucoup voyagé avec son mari. Ils ont vu la France, l’Allemagne, l’Italie, le Mexique, les États-Unis, entre autres. «Il me disait : prépare-toi, on part demain!»

Rita Dupuis a aussi trouvé un mari qui partageait ses goûts. «Il n’aimait pas voyager. Alors on a fait une vie tranquille. Mais ça ne m’a jamais déplu. Et après ça, il est devenu presque aveugle, alors ç’a été encore plus tranquille!»

À 104 et 100 ans, considère-t-on que la vie passe trop vite? «C’était correct, la vie était belle», constate Marguerite Dupuis.

Chose certaine, les deux femmes ont encore de l’énergie à revendre. «À la prochaine!», lance même Marguerite à la journaliste, à la fin de l’entrevue. C’est un rendez-vous pour les 110 ans? «Un autre 100 ans!» ajoute plutôt Rita, à travers les rires.